(VOVWORLD) - L’invité de notre page Francophonie est le célèbre bédéiste belge Daniel
Henrotin, plus connu sous le pseudonyme de «Dany», qui est actuellement au
Vietnam. Contrairement à ces dessinateurs qui revisitent le même personnage
toute leur vie, Dany aime bien changer d’univers en passant de l’humour, avec
« Olivier rameau », par exemple, au réalisme, avec « La
guerrière de Troie ».
Le célèbre bédéiste belge Daniel
Henrotin, plus connu sous le pseudonyme de «Dany». Photo: Duc Quy/VOV
|
J’ai besoin de changer pour renouveler mon enthousiasme. Même si c’est un
grand succès, au bout d’un moment, il faut que je change.
J’ai une série humoristique pour des adolescents. Et donc, là, c’est
quelque chose de plus gentil, de plus rond… Mais j’ai aussi des BD qui s’adressent
plus aux adultes comme «La guerrière de Troie» où là c’est beaucoup plus
fort, beaucoup plus vigoureux… Donc j’aime bien, j’aime bien changer… Il y a «Histoire sans héros» aussi, qui est une histoire
réaliste, très dure, avec un accident d’avion et des gens perdus dans la jungle...
Là, on a besoin de dessins plus noirs, plus forts, plus durs. Il faut s’adapter
à l’histoire en fait. Je n’ai pas un seul style, j’ai plusieurs styles.
L'exposition
de Dany a lieu jusqu’au 4 mai à l’Université des Beaux-arts du Vietnam. Photo:
Thanh Thuy-Thuc Anh/VOV
|
Si vous
allez voir mon exposition à l’Université des Beaux-arts du Vietnam, vous allez
voir que c’est très très différent, très varié, très diversifié.
VOV5 : Vous êtes
tombés dans l’univers de la BD à quel âge ?
Depuis tout petit ! Comme beaucoup de dessinateurs de bande dessinée,
je dessine depuis toujours en fait. Comme tous les enfants… Les enfants
dessinent mais à partir de 10-11 ans, ils abandonnent le dessin. Il y en a qui
continuent et ceux qui continuent deviennent dessinateur de BD.
VOV5 : Vous êtes
maintenant au Vietnam, avec un programme très dense...
« La
guerrière de Troie ».
Photo: Thanh Thuy-Thuc Anh/VOV |
J’ai eu la chance d’être invité par la Délégation de Wallonie-Bruxelles et par
le Vietnam à faire une exposition à l’Université des Beaux-arts et à présenter
un peu l’histoire de la bande dessinée belge, qui est très importante dans
l’histoire de la BD européenne en particulier, et de la BD en général. La
Belgique a des noms absolument incroyablement connus dans le monde entier. Certains
croient que c’est français, mais non c’est belge comme Peyo, Franquin, Hergé...
Et j’ai animé aussi pendant deux jours des ateliers avec de jeunes créateurs et
de jeunes dessinateurs vietnamiens qui découvrent un peu la bande
dessinée. La bande dessinée n’est pas très connue au Vietnam. Il y a
quelques très bons dessinateurs quand même. Je viens d’acheter des livres de BD
faits par des Vietnamiens que je vais montrer à des éditeurs belges parce que je
trouve ça est très très bien. Mais ce n’est pas très connu… Par exemple, dans
une école d’arts, il n’y a pas de section bande dessinée, et j’ai vu que
beaucoup d’étudiants étaient très intéressés par la BD. Et j’ai leur donné un boulots
à faire, c’est-à-dire raconter une histoire en une page, et j’ai eu au moins
une quinzaine de très belles pages et des choses très intéressantes. Ils pouvaient
choisir le thème et c’était un peu la rencontre mais ça a été la rencontre
entre d’un autre personnage, d’un animal, d’un rêve ou celle d’un désir.
C’était très amusant de travailler avec eux et je pense qu’il y aura une suite.
Je l’espère en tout cas.
VOV5 : Avez-vous
pensé à créer une BD sur le Vietnam ?
Dany et des élèves lors d'un atelier de dessin sur les Schtroumpfs
|
Oui, j’aimerais bien parce que je voyage beaucoup et je me sers beaucoup de
ma documentation, des émotions, des rencontres faites dans des pays différents…
Il n’y aura, en tout cas, peut être pas toute une BD, mais dans la prochaine
BD, au moins une séquence qui se passe au Vietnam. Ça c’est sûr.