Du talent, oui, mais pas seulement...

(VOVworld) - Le concours national de chant « Les francophones ont du talent » s’est refermé avec la victoire de Hua Thanh Tu, candidate venant de Hanoi. Le public de Hanoi a vécu une très belle soirée musicale multicolore, ou plutôt tricolore, grâce notamment aux candidats venus de province qui n’ont pas hésité à parcourir plusieurs centaines de kilomètres pour  participer à cette grande célébration de la chanson française.   

La page Francophonie de cette semaine est consacrée à ces finalistes talentueux.


Du talent, oui, mais pas seulement... - ảnh 1

Deux jours avant le jour J, les cinq finalistes venant de Ho Chi Minh-ville, Dalat et Danang sont à Hanoi pour répéter avec les musiciens. Il est 19h, et nous sommes au club The 8 Notes.

- Vous êtes arrivés ce midi ?

- Cet après-midi, en fait.

- Est-ce que vous pensez que le froid peut  affecter vos voix ?

- Si c’est le cas, tout le monde sera affecté. Donc... ça va.

Cédric Drouard : Tout le monde connaît par coeur ses paroles ?

- Pas encore...

- Oui oui oui...

Cédric : Oui ? Bon.

« J’ai connu ce concours à travers un post, trouvé sur la page d’un groupe d’amateurs de la musique française. Au début, il y avait une limite d’âge fixée à 26 ans. Impossible, pour moi, de participer ! Mais heureusement, les organisateurs ont finalement repoussé cette limite d’âge et du coup, même des « vieux » comme moi peuvent y participer ! »

Il y a presque vingt ans, la jeune Quynh Tram représentait sa ville de Dalat à un concours de chansons francophones, ce qui lui avait valu de gagner son tout premier voyage à l’étranger, en France, en l’occurence. Désormais professeur d’anglais, elle aime toujours autant chanter.       

« La dernière fois que je suis montée sur scène, c’était il y a un mois, dans le cadre d’un programme destiné à collecter des fonds, organisé par le club des amateurs de la musique française. J’y ai chanté quatre ou cinq chansons. Je participe par ailleurs souvent aux activités artistiques dans mon université. Et de temps en temps, je fais plaisir à mes étudiants en leur chantant les chansons qu’ils me demandent. »

« J’ai commencé à chanter en français il y a quatre ans. La première fois c’était dans le café d’un ami. La première chanson que j’ai chanté, c’était « Aline » de Christophe».   

Très sérieux... voire semi-professionnel. C’est ce que tout le monde s’accorde à dire de Nhat Truong, 26 ans, venant de Ho Chi Minh-ville, l’un des finalistes. Pour l’instant, il s’échauffe en coulisses, guitare en main. 

 « C’est une chanson de Bourvil, « La Tendresse ». C’est une chanson sentimentale, mais la mélodie et le rythme sont difficiles. J’ai encore quelques problèmes avec le rythme, mais je ferai de mon mieux».

Toute petite, mais une voix puissante et fraîche comme une brise automnale...  Linh Trang, la plus jeune finaliste, ne laisse personne indifférente. C’est peut-être pour cette raison que le titre « Adieu » de Coeur de Pirate a été attribué à cette toute jeune fille qui nous vient de Danang. Un vraie défi, pour elle...  

« Avant que cette chanson me soit attribuée, je ne la connaissais pas. C’est une chanson très pointue, très résolue, pas du tout sentimentale. Au début je trouvais que ce n’était pas mon style. La répétition avec les musiciens a été difficile, car j’ai voulu chanter différemment de la version originale. On a beaucoup échangé pour trouver la meilleure solution, et là, je suis vraiment contente.»

« Comme d’habitude » de Claude François est sortie en novembre 1967, 27 ans avant que ne vienne au monde Cong Linh, étudiant à l’Ecole de commerce extérieur de Ho Chi Minh-ville, aujourd’hui.

« C’est intéressant. Si les organisateurs ne m’avaient pas attribué cette chanson, je ne sais pas si j’aurais chanté « Comme d’habitude ». Je pense que chaque génération chante avec une énergie qui lui est propre. Je ne vais pas chanter cette chanson comme un soixantenaire qui a tout vu dans sa vie, mais je vais la chanter en me basant sur mes propres expériences, sur mon propre vécu. »    

Au début, je n’aimais pas cette chanson, car je pensais que ce n’était pas mon style. Mais Cédric m’a dit « c’est obligatoire que tu chantes cette chanson». J’ai chanté plusieurs fois, en essayant de changer de tonalités, de styles... Alors j’espère être parvenue à imprimer ma marque et que tout le monde va aimer cette version-là... »   

« Je suis arrivée à Hanoi avec un esprit léger comme l’air. C’est l’occasion de rencontrer des amis, de revoir Hanoi, ville que j’ai pas visitée depuis longtemps. », nous confie Quynh Tram.

« J’aime bien la voix de Quynh Tram, c’est une voix sentimentale très... cosy.  Je ne vais quand même pas prétendre que les prix ne m’intéressent pas, bien sûr ! Mais entre nous, on est au-delà des prix. Tout le monde est prêt à s’entraider, à se corriger. Je n’aurais jamais pu imaginer que nous puissions être si proches... », dit Cong Linh.

Vous voyez, les francophones ont non seulement du talent, mais aussi de l’humour et du coeur, ce qui ne gâche rien. Il ne faut pas oublier Cédric Drouard, le coordinateur du concours, et les musiciens du groupe Puzzle sans lesquels rien n’aurait été possible. La première édition des « Francophones ont du talent » s’est achevée avec de nouveaux talents, et de nouvelles amitiés. Alors, comme nous disons toujours : « A la prochaine ».

 


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