(VOVWORLD) - L’enseignement
supérieur français reste toujours aussi attractif aux yeux des étudiants
étrangers et ainsi, chaque année, beaucoup d’étudiants vietnamiens s’envolent
pour la France. À l’occasion de la rentrée universitaire française qui se
tiendra dans quelques semaines, Bastien Palermo-Chevillard, chargé de mission
universitaire et mobilité étudiante à l’Ambassade de France au Vietnam, a
accordé à la Voix du Vietnam une interview afin de nous parler de la
coopération franco-vietnamienne de longue date dans le secteur universitaire.
Photo: Duc Quy/VOV
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La
coopération universitaire franco-vietnamienne est ancienne et très structurée.
Il y a beaucoup de partenariats, de coopérations entre les établissements
français et les établissements vietnamiens. Ceux-ci concernent aussi bien les
sciences de l’ingénieur, la médecine, les sciences sociales que les sciences exactes.
Pour vous donner un exemple, le Programme français de Formation d’Ingénieurs
d’Excellence au Vietnam (PFIEV) forme des étudiants vietnamiens dans les
établissements vietnamiens. Puis, ils termineront leur cursus en France pour
obtenir le titre d’Ingénieur en français reconnu comme un grade de Master. On a
aussi des accords au niveau de la santé qui permettent à de nombreux médecins
vietnamiens soit d’être formés par des praticiens français au Vietnam, soit de
rejoindre des hôpitaux universitaires en France pour parfaire leur formation. Environ
200 accords de coopération existent entre la France et le Vietnam, certains
plus dynamiques que d’autres mais qui témoignent d’une longue et riche histoire.
VOV5: De plus en plus d’universités
françaises ont décidé de s’implanter au Vietnam en proposant des formations
délocalisées en anglais. Pourriez-vous nous parler un peu plus de cette
tendance?
Les
formations délocalisées, elles aussi, sont anciennes. Pour vous donner un
exemple, on va dire qu’en tout cas, c’est le modèle qui a été privilégié par le
gouvernement vietnamien notamment dans les années 90 pour élever le niveau des
études au Vietnam et la France a répondu à l’appel en implantant des formations
délocalisées dans beaucoup de disciplines : le droit, la médecine, les sciences
de l’ingénieur… au Vietnam et la plupart sont en anglais. Il faut savoir
qu’aujourd’hui, il y a en France en tout cas près de 1.400 formations qui sont
enseignées en anglais. C’est une langue qui prend de plus en plus de places
dans l’enseignement. Il n’est plus aujourd’hui nécessaire de parler français
pour étudier en France. On peut partir en France, étudier en anglais et
apprendre le français pendant ce temps-là.
VOV5: En tant que chargé de mission
universitaire à l’Ambassade de France au Vietnam, pourriez-vous dévoiler
quelques avantages de suivre le cursus universitaire hexagonal par rapport à
d’autres pays du monde?
Il
faut savoir que cette année, il y aura 1.400 étudiants vietnamiens qui vont
partir en France et sur ces 1.400 étudiants vietnamiens, les trois quarts ont
choisi l’université. Choisir l’enseignement supérieur public en France, ça veut
dire recevoir de manière systématique une bourse de l’État français puisque la
France subventionne chaque étudiant français ou étranger dans son enseignement supérieur
public. Pour vous donner un exemple, on va dire que le coût de la formation
d’un étudiant en licence est d’environ 12 à 15.000 euros et à l’université,
l’étudiant ne payera que 150 euros. Mais ce coût inférieur ne veut pas dire une
formation au rabais, c’est une formation d’excellence avec des diplômes qui
sont reconnus au niveau européen et au niveau mondial, ce sont des diplômes
d’Etat.
VOV5: Quelles sont les nouvelles
politiques du gouvernement français visant à faciliter l’accès des étudiants
internationaux dont ceux vietnamiens à la formation universitaire ?
Je
vous parlais tout à heure de la progression des enseignements en anglais, ça
fait partie du processus d’internationalisation de l’enseignement supérieur
français pour attirer plus d’étudiants étrangers. Il y a eu récemment des lois
sur la facilitation de la circulation des personnes, des lois pour faciliter l’obtention
d’un visa de circulation après l’obtention de leur master pour pouvoir circuler
dans l’espace européen et faire des rendez-vous professionnels.
VOV5: Avec 6.000-7.000 étudiants en
France maintenant, que pensez-vous de la communauté d’étudiants vietnamiens sur
place ?
Les
étudiants vietnamiens sont très recherchés par les représentants des
établissements français. C’est un cliché mais c’est un cliché qui a une grosse part
de réalité sur le haut niveau académique des étudiants vietnamiens mais aussi
leur capacité à travailler, à apprendre de nouvelle chose et à restituer leur
savoir. Les étudiants vietnamiens sont très appréciés par les établissements
français. Quant à leur présence en France, il bénéficie à leur arrivée d’une
structure vietnamienne qui est l’Union des Etudiants vietnamiens en France.
C’est un réseau qui est extrêmement structuré avec des bureaux de représentation
même dans les plus petites villes françaises qui permet aux étudiants
vietnamiens de se retrouver en communauté mais aussi de pouvoir s’ouvrir sur le
monde. C’est peut-être le seul petit reproche qu’on peut faire à certains étudiants vietnamiens, pas à tous,
c’est parfois de rester entre Vietnamiens, dans la communauté vietnamienne mais
c’est normal au début de s’appuyer sur les repères. Mais ils s’intègrent sinon
de manière très bonne.
VOV5: Comme vous avez dit, la France
va accueillir 1.400 étudiants vietnamiens lors de sa prochaine rentrée
scolaire. Comment estimez-vous de ce chiffre?
C’est
un chiffre qui reste stable. Il y a une légère augmentation. On atteint un
panier avec ce chiffre. Notre objectif aujourd’hui à l’Ambassade de France au
Vietnam, c’est de trouver de nouvelles pistes pour que le chiffre augmente plus
vite. On ne se donne pas d’objectif chiffré parce qu’il faut tenir compte du
contexte vietnamien, des autres acteurs internationaux qui sont très dynamiques
aussi et qui cherchent de leur côté des étudiants vietnamiens. Mais on cherche
de nouvelles pistes pour accroître ce nombre avec l’idée d’atteindre un jour
2.000 étudiants vietnamiens qui partent chaque année en France.