(VOVWORLD) - Financé par l’ambassade de France au Vietnam,
lancé par l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) et l’UNESCO, «Hoàn
Kiêm Air» est un nouveau projet visant à simuler le trafic urbain et la
pollution émise dans l’arrondissement de Hoàn Kiêm, à Hanoï.
Depuis plusieurs années, la pollution
atmosphérique progresse à un rythme alarmant dans les centres urbains. L’arrondissement
de Hoàn Kiêm n’échappe pas à la règle. Les autorités municipales ont beau avoir
pris toute une batterie de mesures allant de la plantation d’arbres à la mise
en place d’incinérateurs respectueux de l’environnement, la capitale reste
confrontée à un problème environnemental de taille.
Photo: Duc Quy/VOV5
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«On est
dans une ville qui est ‘paradoxale’ dans le sens qu’il y a beaucoup d’espaces
verts», constate Alexis Drogoul, représentant de l’IRD au Vietnam et aux
Philippines. «Il y a eu une vraie politique de plantation d’arbres. Plusieurs
centaines d’arbres ont été plantés au cours de ces dernières années. On voit de
la verdure partout, on voit également que la biodiversité commence à augmenter
alors qu’elle était en diminution ces 20 dernières années. Et en même temps, on
s’aperçoit que tout ça baigne dans une pollution atmosphérique qui, elle aussi,
augmente.»
La lutte contre la pollution atmosphérique est une
priorité et l’ambassade de France au Vietnam est résolument engagée dans ce
combat. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle appuie le projet «Hoàn Kiêm
Air».
Photo: Duc Quy/VOV5
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Ce projet consiste en une maquette en trois dimensions de
l’arrondissement de Hoàn Kiêm utilisée comme un écran pour projeter la
simulation, à la fois du trafic routier, mais également de la pollution
atmosphérique qui est induite par ce trafic.
Photo: Duc Quy/VOV5
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«Une grande partie de la pollution atmosphérique
de Hanoi vient du trafic automobile et des motos. Ce que ce modèle montre, c’est
l’évolution de la qualité de l’air au fil du temps: en fonction de l’heure
de la journée, en fonction du jour de la semaine. Il y a une corrélation
presque immédiate entre la densité et l’importance du trafic et la mauvaise
qualité de l’air respiré par les habitants le long de ce trafic», explique
Alexis Drogoul.
Photo: Duc Quy/VOV5 |
Il y a donc la maquette, mais aussi un programme informatique
qui permet de reproduire le trafic et la pollution.
Benoît Gaudou (au milieu). Photo: Duc Quy/VOV5 |
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«Le logiciel s’appelle Gamma. Il est général dans
le sens où on peut faire des modèles qui permettent de simuler différents
phénomènes. Ici, nous l’avons appliqué pour combiner trafic, pollution de l’air
et aussi décisions des personnes qui organisent la ville. Ce qui a pris le
plus de temps, c’est d’avoir les données justement pour établir ce modèle. Après,
faire la maquette à partir des données a été beaucoup plus rapide», nous
indique Benoît Gaudou, l’un des responsables de ««Hoàn Kiêm Air».
Le 29 mai dernier, une délégation du Comité
populaire de l'arrondissement de Hoàn Kiêm a rendu visite à la Représentation de l’IRD
au Vietnam pour voir le premier prototype du modèle «Hoàn Kiêm Air».
Photo: IRD
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Plus
récemment, lors d’une conférence organisée par l’ambassade de France au Vietnam
en écho à la Journée mondiale de l’environnement, la maquette a été dévoilée
aux journalistes.
«Ce type de modèle permet deux choses. La première
est de faire ce qu’on appelle ‘de l’aide à la décision’. Une des décisions qui
a été prise par l’arrondissement de Hoàn Kiêm a consisté à rendre piétonniers
les abords du lac de l’Épée restituée les week-ends. Cette décision-là, il faut
pouvoir l’informer et la justifier non seulement par le succès public, mais
aussi par la diminution de la pollution atmosphérique qu’elle engendre. Ça,
c’est un des rôles de ce modèle: montrer qu’à partir du moment où on change
quelque choses dans la simulation, le trafic change et la pollution
atmosphérique change également. La deuxième chose, c’est plus de l’aide à la
concertation. C’est un modèle qui est conçu pour être utilisé par n’importe qui,
pas simplement des experts, ni du trafic, ni de la modélisation. Les utilisateurs
peuvent tester différents scénarios dedans, c’est pour ça qu’on a fait une
maquette 3D», précise Alexis Drogoul.
Le 29 mai dernier, une délégation du Comité
populaire de l'arrondissement de Hoàn Kiêm a rendu visite à la Représentation de l’IRD
au Vietnam pour voir le prototype. Photo: IRD
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Le comité populaire de l’arrondissement de Hoàn
Kiêm et les responsables du projet sont maintenant en discussion sur la mise à
disposition de la maquette auprès du grand public, pour lui donner la possibilité
de tester, d’essayer et de s’informer sur les politiques mises en œuvre par les
autorités. Le but étant de permettre un dialogue et sans doute une concertation
plus importante entre les autorités et le grand public.