«Je n’ai pas tout à fait quitté le Vienam..»

(VOVWORLD) - On ne quitte jamais vraiment le Vietnam... Ou bien peut-être est-ce le Vietnam qui ne nous quitte jamais vraiment...Sabrina Rouillé, elle, a passé sept ans dans notre pays, de 2010 à 2017. Elle en a rapporté une bien étrange maladie, que d’aucuns appellent le «mal jaune»: sorte de fièvre nostalgique qui contamine celles et ceux qui ont succombé aux charmes de nos contrées... Ce mal, c’est par l’écriture qu’elle a tenté de l’exorciser, avec ses Portraits de Saigon, mais aussi en participant à une exposition intitulée Portraits de femmes, qui a été présentée à Hô Chi Minh-ville.  
«Je n’ai pas tout à fait quitté le Vienam..» - ảnh 1Sabrina Rouillé a passé sept ans au Vietnam, de 2010 à 2017 (photo: Sabrina Rouillé)

Ce qui me rappelle Saigon? Quand je vais manger dans un restaurant vietnamien, mais surtout le fait que je continue à travailler beaucoup sur le Vietnam... J’ai travaillé sur l’exposition pour l’IDECAF. Je fais aussi des formations interculturelles sur le Vietnam, en France, c'est-à-dire, en fait, que je forme des futurs expatriés en partance pour le Vietnam. Je n’ai pas tout à fait quitté le Vietnam, dans mon esprit... Hanoi et Hô Chi Minh-ville sont deux villes extrêmement différentes, je trouve. Ville du Nord, ville du Sud.... Les habitants sont différents, la nourriture qu’on aime est parfois différente... Ce sont deux villes qui ont leur charme, chacune. Hanoi a un charme tout particulier, avec une charge historique que les étrangers aiment beaucoup alors que Hô Chi Minh-ville est la ville des affaires, une ville plus moderne, sans doute...  

«Je n’ai pas tout à fait quitté le Vienam..» - ảnh 2La couverture du livre "Portraits de Saigon" (photo: Sabrina Rouillé)

Comment en êtes-vous arrivée à Portraits de Saigon?  

J’ai attendu plusieurs mois avant pouvoir écrire sur le Vietnam parce que c’est un pays dont je ne connaissais absolument rien, ni la culture, ni la langue, ni les habitants, et donc je ne me sentais pas légitime pour écrire. J’ai eu besoin de connaître, de lire plusieurs mois avant de me lancer dans l’écriture d’articles. Pour écrire, il faut avoir aussi un réseau et du coup, j’ai commencé à écrire quand j’ai connu les bonnes personnes, notamment pour mes articles pour Asialyst. J’ai fait simplement le travail d’un journaliste, c’est-à-dire que je me suis intéressée aux personnes qui pouvaient répondre à mes questions dans le domaine dans lequel je travaillais à ce moment là. J’ai travaillé un an pour préparer Portraits de Saigon. Les portraits en questions, je les ai choisis par nationalités. Je voulais travailler sur les vietkieus. Je voulais aussi autant d’hommes que de femmes. Je voulais trouver díffërentes histoires. Je voulais trouver un vietkieu qui me parle de ses origines, des voyages de sa famille... Je voulais trouver differents profils avec differents métiers pour avoir de différentes expériences de cette ville.

Pourquoi avoir écrit à la première personne? 

Parce que ça me permet de rendre les portraits beaucoup plus vivants, parce que l’identification à tous ces personnages se fait mieux de cette manière-là. Ces portraits de Hô Chi Minh-ville sont vraiment conçus pour être lus soit par des gens qui s’intéressent beaucoup au Vietnam et qui envisagent d’y aller, soit par des gens qui y vivent déjà et qui ont ce genre d’expériences en partage.     

«Je n’ai pas tout à fait quitté le Vienam..» - ảnh 3Articles sur la vie à Saigon signés Sabrina Rouillé (photo: Sabrina Rouillé)

Pouvez-vous nous raconter votre dernier jour au Vietnam et partager quelques souvenirs de ce que vous avez vécu dans notre pays?

 Sabrina Rouillé est journaliste indépendante. Elle a écrit pour le Figaro Magazine, Géo, Altermondes, Elle Québec et 6 Mois. Elle a été rédactrice en chef de l'Echo des rizières à Hô-Chi-Minh-ville. Avant de partir au Vietnam, elle était journaliste reporter pour le journal  Ouest-France. 

Mon dernier jour au Vietnam a été très difficile, en effet. On a beau  s’y préparer depuis plusieurs semaines, c’est quand même très difficile de dire aurevoir, de quitter tous ces endroits qu’on aimé... On a envie de tout revoir une dernière fois... Et d’ailleurs, avant de quitter le Vietnam, mon compagnon et moi nous avons refait un dernier voyage, dans des régions qu’on ne connaissait pas encore...

Des souvenirs? À Hô Chi Minh-ville, je roulais en moto. Je trouvais que c’était vraiment dangereux de circuler comme ça, mais en même temps, ça permet de voir des choses qu’on ne voit pas si on se contente du taxi. J’ai adoré rouler en moto pour découvrir cette ville. Sinon, mon plat préféré, c’est le «bun bo». J’aime toute la cuisine vietnamienne, et ça me manque beaucoup, en France... Je me rappelle aussi mon premier Noël, au Vietnam.. C’était très très bizzare. Il faisait chaud, complètement en décalage avec la France où il fait froid en décembre. C’était un Noël tropical, mais très sympa, avec des balades... Une expérience assez insolite, je dois dire...     

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