(VOVWORLD) -Pour la première fois, le Vietnam participe au Festival Francophonie Métissée. Organisé par le Centre Wallonie-Bruxelles à Paris, l’évènement débutera le 25 septembre. Le photographe amateur Pham Xuân Dao y présente 15 clichés sur les régions côtières vietnamiennes, dont certains ont été publiés sur le site web du célèbre magazine National Geographic.
Hai Thinh (Nam Dinh) |
Comment cet amour des régions côtières vous est-il venu ?
Le Vietnam dispose d’une côte de plus de 3000 km, étalée du Nord au Sud. Parmi ses 63 provinces, 28 sont des zones côtières où vit près de la moitié de la population. C’est pour moi une source d’inspiration intarissable. J’ai beaucoup voyagé dans ces endroits, surtout depuis 2010 quand j’ai décidé de sillonner le pays en solitaire avec pour seul bagage mon appareil photo. J’ai découvert plein d’endroits intéressants inconnus des touristes. J’ai passé mon temps à photographier des paysages aussi spectaculaires que diversifiés, mais surtout des gens de là-bas. Et à chaque fois que je revois mes photos, j’ai envie d’y retourner.
Entre les paysages et le quotidien des habitants, qu’est-ce qui vous inspire le plus ?
C’est une question difficile, tout m’inspire d’une façon ou d’une autre. Mais s’il fallait choisir, je dirais que j’affectionne particulièrement les habitants des zones côtières. Ils sont ouverts, chaleureux, travailleurs, attachants… J’adore parler et passer du temps avec eux pour mieux les comprendre… En fait, quand je fais des photos, c’est pour immortaliser un paysage vivant, c’est-à-dire un paysage avec des gens dedans. Chaque cliché est le témoignage d’un instant de la vie quotidienne, de la réalité de quelqu’un, dans son contexte, sa nature. Mon plus grand plaisir, c’est justement de capter ces images vivantes.
Cua Dai (Hôi An)
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Né en 1973 à Thai Binh au Vietnam, Pham Xuân Dao vit à Hanoï et travaille depuis 1996 à la Délégation Wallonie-Bruxelles. Son exposition « Vietnam, d’autres rives » aura lieu du 25 septembre au 12 octobre 2018, au 46 rue Quincampoix, dans le 4e arrondissement à Paris, en France. Entrée libre. |
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Pourriez-vous nous raconter quelques uns de vos souvenirs les plus marquants en tant que photographe itinérant ?
C’était en juillet 2010. J’étais à un champ de sel à Thiên Câm, dans la province centrale de Hà Tinh. Jamais de ma vie je ne pourrais oublier cette journée. C’était la toute première fois que j’observais de si près un champ de sel. Il faisait terriblement chaud, jusqu’à 45°C. Et c’est sous ce soleil accablant que les saliniers travaillaient. Ils avaient commencé vers 14h et pensaient pouvoir terminer à 18h. Mais voilà que tout d’un coup, le ciel s’est assombri, signe d’un orage imminent. Alors tout le monde s’est précipité pour récolter le sel, au risque sinon, de perdre toute une journée de travail à cause de la pluie. Ils sont très forts et courageux, ces saliniers. J’ai vraiment eu de la chance de les côtoyer à ce moment critique, de partager leur inquiétude et… d’avoir une belle photo.
Thiên Câm (Hà Tinh) |
S’il fallait que vos 15 photos exposées au Festival Francophonie Métissée portent un message, quel serait-il ?
Le thème que j’ai choisi pour mon exposition est « Vietnam, d’autres rives », mettant en lumière 15 tirages photographiques choisis autour du travail, de la vie quotidienne et de la beauté des régions côtières du Vietnam par où je suis passé. Le message que j’aimerais transmettre, c’est la beauté des habitants et notamment, des pêcheurs vietnamiens. Même s’ils bénéficient de la richesse offerte par la nature, leur vie devient de plus en plus difficile, en raison des changements climatiques, de la pollution et de la surexploitation de la pêche. Je suis fasciné par la joie de vivre des côtiers en toutes circonstances, leur esprit débrouillard et leur attachement au pays natal. Je souhaite partager avec tout le monde un autre regard sur le Vietnam. Voilà, à part les destinations que vous connaissez tous, comme la Baie d’Ha Long, Hôi An, Sa Pa…venez visiter un autre Vietnam au bord de la mer, des endroits sans doute moins « cartes postales » mais tout autant magnifiques, avec des habitants qui sont toujours prêts à partager avec vous un moment de leur vie.
Câm Nhuong (Ha Tinh) |
A quand votre prochain voyage photo ?
Je n’ai pas de calendrier fixe, car tout dépend de la « nature » et de mes disponibilités. Comme je ne suis pas un photographe professionnel, j’ai mon boulot, je profite de tous les « moments » quotidiens. Dès que quelque chose m’inspire, j’appuie sur le bouton.
Au Vietnam, il y a différentes saisons et beaucoup de beaux paysages… dans tous les coins du pays, on peut faire de belles photos. Par exemple, au mois de septembre, vous pouvez aller dans les régions montagneuses pour admirer les rizières « dorées » comme Y Ti, Mu Cang Chai, Sa Pa,… et en octobre, aller dans le Delta du Mékong pour vivre au fil de l’eau…
J’ai encore beaucoup de projets à réaliser dans mon pays et à vous présenter prochainement.