Le Vietnam vu par un mime belge

(VOVworld) - « C’est incroyable de regarder le sketch qu’il a créé en s’inspirant de la différence entre le mode de vie des Vietnamiens et celui des Belges. Ça stimule vraiment l’imagination ! C’est rigolo! C’est extraordinaire! C’est la première fois que j’assiste à un spectacle de mime mais ce n’est pas la dernière fois, c’est sûr »... Ce qui est sûr, en tout cas, c’est que Huy Tan-le jeune homme qui a tenu ces propos, est sorti particulièrement enthousiaste du spectacle de Jean-Louis Danvoye, un artiste belge qui s’est produit dans de très nombreux pays à travers le monde avec le Cirque du Trottoir. Jean-Louis Danvoye nous parle du sketch visuel qu’il a produit lors des fêtes de Wallonie-Bruxelles à Hanoï:

J’adore votre pays, le Vietnam. J’étais venu travailler ici il y a 6 ans déjà et je voulais revenir visiter ce pays. Cette fois-ci, je suis venu avec ma femme. On a passé un mois dans tout le pays. On a commencé par le Sud, on est remonté vers le Nord et partout, tout le temps, on était très heureux d’être là parce qu’on a découvert des gens très chaleureux, très sympathiques et puis parce qu’on adore être là et manger ce que vous mangez. En fait, je crois que le contact est très facile à établir. Ce que je retiens le plus, et je crois que c’est un patrimoine aussi, c’est toute la capacité de vivre des gens d’ici. C’est extraordinaire la force de vie qu’il y a dans ce pays, le Vietnam. Et moi, je fais ce sketch de comparaison entre la Belgique et le Vietnam parce que justement, je vois quelles sont les différences qu’il y a entre vous et nous. Au niveau culturel, c’est fascinant de découvrir de manière différente que les gens ont de faire une même chose.

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Photo: Délégation de Wallonie-Bruxelles au Vietnam/Dao Pham Xuan

Et moi, j’ai une moto à Bruxelles, et c’est pour ça que j’ai fait de la moto ici. La différence est énorme. Chez vous, on saute sur la moto et on est parti tout de suite. Moi, je met une veste, je met des gants, je met un casque, je met un pantalon spécial parce qu’il pleut. Et ça me prend du temps avant que je commence à rouler, facilement cinq minutes. Vous, en cinq minutes, vous avez déjà fait trois kilomètres ! C’est extraordinaire.

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Et vous avez aussi raconté par vos propres gestes la légende de notre symbole: le lac de l'épée restituée...

Oui, j’avais envie de rendre hommage au Vietnam et comme je connaissais la légende de la tortue et de l’épée, j’avais vraiment envie de jouer ça comme un point final. Pour moi, c’était une manière de dire : « J’aime le Vietnam, j’aime ses coutumes, son histoire, son peuple et son imaginaire ».

Oui, ça, c'est très original. Ça nous plaît beaucoup, en fait! Bon, depuis quand pratiquez-vous le mime ?   

Il y a longtemps. Il y a 40 ans déjà que je fais du mime. Pourquoi ? Parce que j’ai découvert cet art-là presque par hasard et que ça m’a toute de suite emballé. J’ai tout de suite senti que c’était ça qui me convenait à moi. J’avais toujours envie de faire de quelque chose d’artistique. Je voulais faire du théâtre, et puis j’ai rencontré les professeurs de mime à Paris. Et je n’ai plus jamais arrêté de faire du mime depuis parce que je trouve que ça me correspond très très bien. J’adore m’exprimer sans paroles ou avec très peu de mots.

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« J’adore m’exprimer sans paroles ou avec très peu de mots », avez-vous dit. Mais comment pouvez-vous transmettre les sentiments aux spectateurs?

Ce qui est important dans le mime, c’est que c’est quelque chose d’universel que je peux faire dans beaucoup de pays. Alors, il y a de petites différences dans les gestes selon les  pays mais fondamentalement, tous les êtres humains sont les mêmes et les émotions humaines sont aussi les mêmes. Et donc, quand on représente quelque chose de théâtral sans parole avec du mime, on peut très facilement retrouver les émotions des autres gens et des autres peuples et partager ses propres émotions parce que c’est très humain. Alors que le langage, la parole sont aussi très humain, bien sûr, mais c’est très compliqué! Je ne pourrai pas faire un spectacle en français ici et les gens ne pourraient pas le comprendre. Ou si vous faites un spectacle en vietnamien à Bruxelles, en Belgique, il y a très très peu de gens qui vont comprendre. Donc, là c’est beaucoup plus difficile de transmettre quelque chose parce qu’il faut connaître la langue tandis que les émotions humaines sont presque pareilles partout. Il y a très peu de différences. On peut se comprendre très facilement et partager très facilement. Même si on ne parle pas une même langue on peut partager très facilement le plaisir, la joie, la tristesse, tous les sentiments, toutes les émotions... Ça se partage parce qu’on est tous des êtres humains.

Que pensez-vous des Vietnamiens pour lesquels vous avez animé un atelier ?  

Ils sont extraordinaires, ils ont beaucoup de technique. C'est vraiment très agréable de travailler avec eux parce qu’ils répondent vite et bien à ce que je propose. Je donne des cours de mime et de théâtre gestuel en Belgique, à Bruxelles, parfois avec des étudiants.  Avec certains, il me faut trois heures avant de leur faire comprendre quelque chose. Ici, c'est immédiat ! Ils comprennent très vite et ils ont envie. C'est extraordinaire !

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