Un léger vent de panique

(VOVworld) - Rappelez-vous qu’en septembre dernier, VOV5 vous a présenté le “Usain Bolt” de la littérature, Nicolas Ancion et son marathon d’écriture en deux fois 12 heures à Hanoi et Ho Chi Minh-ville ? Le fruit de ce marathon, le roman “Un léger vent de panique” a été publié en mars dernier par la délégation Wallonie-Bruxelles au Vietnam à la fois en vietnamien et francais.


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Un petit livre rouge lisible dans les deux sens et dans les deux langues, francais et vietnamien : voilà ce qui ressort de cette course contre la montre livrée par Nicolas Ancion, mais aussi par ses deux traductrices vietnamiennes Le Tuyet Nhung et Phung Hong Minh. Si l’écrivain en était déjà à son 3ème marathon, pour Nhung et Minh, c’était une première. Tuyet Nhung :

"J’ai trouvé que c’était une très bonne idée, lorsque Christian Bourgoignie nous a proposé de traduire simultanément en vietnamien le roman de Nicolas Ancion. Mais je dois avouer qu’en me mettant au travail, j’ai réalisé que c’était vraiment difficile ! Mais voilà, Hong Minh et moi, nous nous étions engagées à travailler au même rythme que l’auteur. On se débrouille plutôt pas mal en français, toutes les deux, mais il y a tout de même des structures qui nous échappent, parfois ! Et là, évidemment, il n’était pas question de troubler la concentration de l’écrivain en allant lui poser des questions !... Alors on a dû avancer phrase par phrase, paragraphe par paragraphe... Ça a été une expérience fatiguante, mais intéressante !..."         

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Nicolas Ancion, Le Tuyet Nhung et Phung Hong Minh

Le roman commence par une petite citation: “ Si tu coupes la tête à une poule, elle continue de courir. Elle est déjà morte, mais elle ne le sait pas encore.” Nicolas Ancion nous explique :

“C’est l’idée que j’avais avant de commencer à écrire. A un moment donné je me suis dit : « Et si je racontais la fin du monde ? ». La poule à qui on coupe la tête mais qui continue à courir, c’est la fin du monde. L’humanité ne le sait pas encore, mais le monde est fini...   

Au moment de m’endormir, je me suis dit que j’avais envie d’utiliser la grande roue, et l’hôtel. Parce qu’on était passé par l’hôtel et qu’on m’avait dit  « c’est là qu’il y aura la réception après-demain ». Donc je me suis dit “ah oui, bon l’hôtel”. Et je ne voulais pas qu’un seul personnage, j’en voulais plusieurs. Voilà, c’est ça que j’avais dans la tête au moment de me mettre à écrire. Je ne savais rien d’autre, si ce n’est que je voulais créer un climat de panique. »     

“Un léger vent de panique” a pour toile de fond Hanoi et Ho Chi Minh-ville, en proie à des épidémies contagieuses particulièrement dévastatrices. Commence alors la lutte pour la survie d’un entrepreneur belge, d’une ouvrière de Samsung, d’un couple au parc aquatique, d’un vendeur de durian... Les personnages et les scènes apparaissent et changent sans cesse, ce qui amène le lecteur d’une surprise à une autre, le coeur battant au rythme des aventures à rebondissements des personnages. Si, par son observation raffinée, l’auteur a facilement capté le paysage et l’atmosphère des deux grandes villes qu’il connait à peine, il a dû recourir à son entourage pour décrire ses personnages vietnamiens. Tuyet Nhung, encore:

« Nicolas Ancion a inventé plusieurs personnages et différents contextes dans son roman. Il s’est inspiré dles employés de la délégation... C’est le cas de Dao, par exemple, notre photographe, qui est incarné en vendeur de durian dans ce roman. En traduisant, j’ai eu le plaisir de découvrir immédiatement de nouveaux éléments, de nouveaux personnages. C’était captivant. Je me rappelle que je n’ai pas réussi à dormir après la première journée de traduction. »    

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Quelque part au milieu de la panique, l’écrivain insère de ces petits traits d’humour qui sont un peu sa signature.  

Comment pouvais-je traverser la ville sans chauffeur? En bus? Je n’aurais jamais pu attendre à l’arrêt. Ni même remettre un pied dans la rue. J’ai regardé mes deux acolytes et j’ai mimé un volant de voiture en bruitant le moteur à la bouche. Ils ont eu l’air de comprendre. Ils ont souri et ils ont pointé le plancher. Après reflexion, je me suis dit qu’ils indiquaient plutôt le sous-sol. C’était là que se trouvait le parking. Peut- être mon chauffeur y attendait-il encore? J’ai levé le pouce en signe d’approbation.

Luc Vertruyn aime ça, aurait traduit Facebook.

(Extrait du roman "Un léger vent de panique")

En publiant ce roman, nous souhaitons poursuivre cette aventure, faire durer ce marathon, a souligné Christian Bourgoignie, représentant en chef de la délégation Wallonie-Bruxelles au Vietnam. Et vous ? Etes-vous prêts à vous laiser emporter par ce léger vent de panique ?   

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