Le Têt chez les Kho-mu

(VOVworld) Pour les Kho-mu, le Nouvel An lunaire est leur deuxième grande fête de l’année, derrière la fête du nouveau riz. Ainsi, les préparatifs sont minutieux. Choses qui ne peuvent pas manquer ce sont l’alcool de riz et le coq. Chaque famille doit avoir au moins 3 ou 4 jarres d’accool de riz pour régaler ses invités. Bien que leur vie soit encore difficile, ces minorités ethniques s’efforcent pour pouvoir passer un Nouvel An dans la joie et le bonheur. Allez donc fêter le Têt avec les Kho-mu dans la province de Điện Biên !

Tout comme les autres ethnies vietnamiennes, les Kho-mu, habitant dans la commune de Muong Phang, province de Điện Biên disposent des us et coutumes si particuliers liés au Nouvel An lunaire. Comme la tradition le veut, après le réveillon, chaque famille doit abattre un chapon. En voyant les pattes de la bête, on peut prévoir les chances mais aussi les risques qui pourraient arriver à sa famille l’année prochaine. Normalement, c’est la personne la plus âgée de la famille qui s’occupe de ce travail. Quant au sang du coq, il sera soumis aux ancêtres et bien conservés. Au premier jour de l’An, avec ce sang, l’hôte trace une ligne dans sa jambe en croyant que cela permettrait à sa famille d’éviter des risques et d’avoir une bonne santé l’année prochaine. Chaque fois qu’il y a quelqu’un qui vient lui adresser des voeux de Nouvel An, l’hôte trace une ligne supplémentaire dans ses jambes. Plus ces traces sont nombreuses, plus sa famille sera prospère l’année prochaine.

La façon dont les Kho-mu s’adressent des voeux de Nouvel An les uns aux autres est aussi très originale. On chante ! Ainsi, pendant les 3 premiers jours du Tết, les chants retentissent dans tout le village. On trouve dans leurs chants le souhait pour le bonheur, la santé et la bonne récolte. D’après Quàng Văn Muôn, secrétaire du Comité du Parti communiste du village de Ten, bien que leur vie soit encore très pauvre, les Kho-mu dans son village fêtent le Têt joyeusement : "On restait à la maison le dernier jour de l’An. A partir du premier, on allait formuler des voeux de Nouvel An à leurs proches, à leurs amis et à leurs voisins. C’est là une bonne occasion de se rassembler, se discuter de tout et de rien et normalement on chante. Pour les jeunes, ce sera aussi  un bon moment pour une déclaration d’amour."

Normalement, on va chez les proches au premier jour de l’An. Après avoir adressé des voeux à ses grand-parents et à ses parents, on se rassemblent pour un repas commun. C’est pour quoi, on dit que le premier jour de l’An est celui de la famille. Au deuxième jour, on reçoit la troupe artistique du village qui vient lui formuler des voeux de Nouvel An en chantant.

Lù Thị Nên vient d’interpréter un chant souhaitant la santé, la bonne récolte et la prospérité au hôte. Dès l’arrêt du chant, ce dernier l’a invitée un verre d’alcool de riz pour lui remiercier. Lù Thị Nên nous confie : "Toutes les fatigues ont disparu. Il ne nous reste que la joie. C’est très joyeux, on se rassemble et on chante. Bien qu’on chante beaucoup, on ne sent pas fatiguée car on chante pour le bonheur  et qu’on n’interprète que des chansons joyeuses."

L’hôte Lường Thị Phượng a beaucoup apprécié cette bonne tradition des Kho-mu : "Nous sommes très heureux de recevoir des voeux des villageois comme ça par des chants. Cela nous encourage à bien travailler pour toute l’année. On boit ensemble de l’alcool de riz et tout le monde est heureux."

A tour de rôle, la troupe va adresser des voeux à tous les villageois. Il lui faut donc 2 jours pour accomplir cette tâche, selon Lường Thị Nún, membre de la troupe : "Deux jours, du matin jusqu’à la tombée du soir, on s’enrouait mais on ne voulait pas se quitter. En fait, on se rencontre tous les jours mais les rencontres aux premiers jours de l’An sont toujours très particulières. Elles sont  plus chaleureuses et plus intimes. On chante mais on parle aussi de sa vie."

Les jours après, tout le village vit encore dans l’ambiance de la fête du Têt. Les villageois se sont rassemblés dans un lieu public où ils boivent et chantent encore pour une bonne année.

Les chants, les sons des gongs rendent plus animé le village. Les fleurs de pêcher et le visage rouge des jeunes filles chassent le froid canard de la montagne. Portant des vêtements traditionnelles en toute couleur, les filles dansent selon la musique.

Après avoir chanté, dansé et joué à des jeux populaires, les Kho-mu sont plus enthousiastes pour préparer leur nouvelle campagne. Mais pour eux, le Têt dure jusqu’au 15è jour du premier mois lunaire où on préparera un repas pour reconduire leurs ancêtres. Le lendemain, ils reprendront leur  travail quotidien en espérant une bonne récolte dans la nouvelle année.

Lan Anh

Commentaires

Autres