La culture du cotonnier et le tissage des Thu Lao au patrimoine culturel immatériel national

(VOVWORLD) - Les Thu Lao sont un sous-groupe de l’ethnie Tày, dont la population ne compte qu’environ 1400 personnes, lesquelles habitent essentiellement dans les districts de Muong Khuong et Si Ma Cai, dans la province septentrionale de Lào Cai. Ce peuple préserve plusieurs métiers anciens, dont la culture du cotonnier et le tissage.

À Thào Chu Phin, qui est une commune du district de Si Ma Cai, les femmes Thu Lao continuent de planter le cotonnier comme du temps de leurs ancêtres. À partir de ce coton, elles produiront des vêtements pour leur communauté, comme nous l’indique Thào A Din, le vice-président du comité populaire communal.

“Les Thu Lao choisissent elles-mêmes les graines de cotonnier qu’elles vont semer en février ou en mars, sur un sol humide et poreux. Les soins devront être très minutieux. Aucune pulvérisation de produits chimiques n’est autorisée, même le désherbage doit être effectué manuellement, afin de garantir la meilleure production de coton possible», explique-t-il.

Si la météo est bonne et que le sol est bien nourri, le coton pourra être récolté dans les 4 ou 5 mois. En général, la récolte a lieu en juillet ou en août, mais il faut attendre jusqu’à octobre pour que les Thu Lao trouvent le temps nécessaire pour séparer les fibres des graines. Par la suite, ils sélectionneront les meilleurs fibres pour tisser les vêtements. Celles qui sont de moins bonne qualité seront utilisées pour tisser des couvertures, des serviettes ou encore pour rembourrer les coussins et les matelas.

La culture du cotonnier et le tissage des Thu Lao au patrimoine culturel immatériel national - ảnh 1Tai Thi Mây, une tisseuse chevronnée (gauche) et Thào Thi Sao, présidente de l’association des femmes de Thào Chu Phin.

Selon Tai Thi Mây, une tisseuse chevronnée, la séparation des fibres des graines et le filage doivent être effectués par des jours de grand soleil.

«Les fibres doivent être bouillies, séchées sous le soleil et tournées pour former des boules. C’est à partir de ces boules qu’on tirera des fils qui seront enroulés avant de servir au tissage. Ensuite, on va teindre en noir le tissu obtenu. Toutes ces étapes nécessitent un grand soleil», souligne-t-elle.

Les femmes Thu Lao tissent sur des métiers qui ont été fabriqués par les hommes de leur communauté. C’est à ceux-ci que revient la tâche d’aller chercher du bois dans la forêt, un bois solide, léger mais résistant aux termites et à la chaleur, comme nous l’explique Sùng Seo Hoa, secrétaire du comité du Parti de la commune de Thào Chu Phin.

«Les Thu Lao perpétuent toujours le métier de tisseur de leurs ancêtres et continuent de tisser et de confectionner leurs propres vêtements. Non seulement les personnes âgées, mais les jeunes peuvent aussi le faire, ce qui devrait permettre de sauvegarder cette tradition. Nous, les autorités locales, y prêtons une très grande attention», affirme-t-il.

Les autorités locales encouragent également les Thu Lao à développer le tissage de brocatelles pour augmenter leurs revenus. Thào Thi Sao, présidente de l’association des femmes de Thào Chu Phin, trouve qu’il s’agit là d’une excellente initiative.

“Nous avons sollicité l’aide des unions de femmes au niveau du district et de la province pour nous trouver des prêts permettant d’élargir nos cultures cotonnières et de créer des coopératives de culture et de tissage. Nous ambitionnons de vendre nos produits non seulement au Vietnam, mais également à l’étranger», déclare-t-elle.

Le 24 avril dernier, le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme a officiellement inscrit le métier de tissage traditionnel des Thu Lao sur la liste du Patrimoine culturel immatériel national.

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