La vannerie traditionnelle des Pa Ko

(VOVWORLD) - Chez les Pa Ko, peuple des hautes montagnes de Truong Son, la vannerie est un métier essentiellement masculin. Les hommes profitent en effet de l’intersaison agricole ou de l’hiver, quand il fait trop froid pour les travaux champêtres, pour se consacrer à ce travail artisanal.
La vannerie traditionnelle des Pa Ko - ảnh 1Photo internet
Ho Tinh est un maître vannier à A Luoi, un district montagneux rattaché à la province centrale de Thua Thien-Hue. Il sait tresser toutes sortes d’objets. Ses matières préférées sont le bambou et le rotin.

«Après avoir trouvé dans la forêt le bambou et le rotin nécessaires, il faut les tremper dans un ruisseau, puis les faire sécher au soleil. Ensuite, on les coupe en lamelles minces et longues. Les hottes Pa Ko disposent d’un pied et d’une ossature en bambou et d’un corps en rotin. Une fois tressée, la hotte doit être posée sur une étagère au-dessus du foyer pour sécher, ce qui lui permettra de prendre une belle couleur foncée et de pouvoir résister aux termites », indique Ho Tinh.

Chez les Pa Ko comme chez tous les peuples des hautes montagnes, la hotte est un objet de première importance. Celle destinée aux femmes est en général plus petite mais possède plus de compartiments, pour contenir le plus de choses possibles, du riz, des patates douces, des légumes… La hotte destinée aux petites filles est faite en rotin et dispose de trois compartiments, le premier servant à contenir les cueillettes forestières, le deuxième un imperméable et le troisième, de la nourriture. Et lorsqu’il s’agit du beau sexe, les hottes sont aussi joliment décorées. C’est une parure simple et charmante qui rend les filles toujours plus gracieuses aux yeux des garçons…

Un autre produit artisanal des Pa Ko, qui utilise aussi des techniques de la vannerie, est la perche rituelle. La fabrication d’une perche nécessite le travail de quatre à cinq artisans expérimentés, explique Ho Phoi, un maître artisan Pa Ko.

«La perche est indispensable aux fêtes traditionnelles, a fortiori la fête de sacrifice du buffle. Elle est comme un modèle en miniature de l’univers, reliant les terrestres aux divinités célestes. A travers elle, nous prions le Ciel de nous apporter une vie paisible, heureuse et prospère.» nous dit-il.

Aujourd’hui, les produits de vannerie traditionnelle des Pa Ko en particulier et des peuples montagnards en général ont du mal à s’écouler sur le marché. Leurs concurrents en plastique sont à la fois moins chers et plus diversifiés. De plus, les vanniers expérimentés se raréfient. Face à cette situation, plusieurs collectivités locales organisent des ateliers de formation à l’intention des jeunes. Plus qu’un métier, c’est l’identité culturelle d’un peuple qui est en jeu.

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