L’art vestimentaire des Gie Trieng

(VOVworld) - De par leur art vestimentaire original, les Gie Trieng se distinguent des autres ethnies minoritaires du Vietnam. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils raffolent des broderies et des bijoux sophistiqués.    

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Photos: VOV4

Autrefois, les Gie Trieng plantaient des cotonniers pour tisser et confectionner eux-mêmes leurs propres vêtements. Plantés en mai, les cotoniers donnaient du coton en octobre, ce qui correspondait au début de l’intersaison agricole. C’était à ce moment-là que les Gie Trieng déployaient leur métier à tisser. Rudimentaire, celui-ci ne pouvait donner que des étoffes de petit format que les femmes prendraient soin de transformer en habits ou en ponchos. Nguyen Thi Huyen, chercheuse en ethnographie à l’Université nationale de Hanoï:

“Traditionnellement, les femmes Gie Trieng ne portent pas de haut, mais une longue robe sans manches relativement large. Le bas et le milieu de la robe sont décorés de rayures rouges sur fond bleu indigo. Cette robe traditionnelle a un côté moderne qu’on ne voit que très rarement chez d’autres ethnies, dans le Nord comme dans le Sud. C’est sans doute pour ça que les filles adorent la porter lors de concours d’habits traditionnels.”

Les femmes Gie Trieng ont des cheveux longs qu’elles ramassent et relèvent sur la nuque. Elles raffolent des bijoux qu’elles portent autant au poignet ou à la cheville qu’aux oreilles: des bracelets en argent, en cuivre, des verroteries, des boucles d’oreille… Chez les femmes aisées, les boucles d’oreille sont d’ailleurs en ivoire.

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Mais pour ce qui est de la coquetterie, les hommes ne sont pas en reste. Ils portent un turban, des boucles d’oreille en bois précieux, en bambou jaune ou en ivoire. Leur corps est couvert de tatouages en formes géométriques simples. En été, ils portent juste un cache-sexe. En hiver, ils couvrent le haut d’une espèce d’étoffe mi-écharpe mi-poncho autour du buste, des épaules et du dos. Ce vêtement de couleur bleue indigo est aussi décoré de rayures. A noter aussi que jusqu’à l’âge de 4 ans, les garçons Gie Trieng portent deux bracelets en argent avec une cloche minuscule à la cheville. Nguyen Thi Huyen:

“Normalement de couleur bleue indigo, les cache-sexes Gie Trieng sont étroits et longs, ils n’ont pas de franges. En revanche, ils sont chargés de motifs au milieu et sur les côtés. Ce qui est particulier, c’est que les hommes Gie Trieng portent tous des colliers et à l’occasion des fêtes, ils arborent en plus un pancho bleu indigo qui leur couvre entièrement le corps et qui est décoré de motifs multicolores.”

La photographe Nguyen Thuy Chieu apprécie beaucoup cet art vestimentaire:

“Moi, j’ai beaucoup voyagé, vu beaucoup de minorités ethniques. Et je dois dire que les habits Gie Trieng sont vraiment singuliers. Sur fond bleu indigo, ils mettent des motifs originaux de toutes les couleurs. Les habits féminins sont particulièrement ravissants.”

Modernisation et intégration obligent, les Gie Trieng préfèrent aujourd’hui les vêtements des Kinh - c’est-à- dire les vêtements à l’occidentale! - qui sont plus confortables dans la vie courante. Mais ils n’abandonnent pas pour autant leurs costumes traditionnels qu’ils portent à l’occasion des fêtes. 

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