(VOVWORLD) - Les San Diu sont une communauté de près de 150.000 âmes
vivant dans certaines provinces du Nord du Vietnam. À l’instar de bien d’autres
ethnies, ils adorent chanter. Leurs chants amébées traditionnels s’appellent
Soong Cô.
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Il était une fois un village prospère qui surplombait une
rivière pittoresque. Un jour, le Ciel tomba en colère, faisant monter l’eau et
causant la mort de presque toutes les espèces. Seule un homme et une femme qui
étaient cousins purent s’abriter dans une calebasse sèche flottant sur l’eau.
Ils survécurent au drame. Mais tous les autres villageois étant morts, les deux
cousins n’eurent d’autre choix, pour la survie de leur espèce, que de
s’épouser. Leur progéniture repeuplera le village. Mais là, apparut un dilemme.
Les villageois étant désormais tous du même sang, ils ne pouvaient se marier
entre eux. Il fallut alors aller vers d’autres villages et le meilleur moyen
pour y gagner les cœurs était un chant, appelé Soong Cô. Voilà pour la légende.
«Les San Diu ont une longue
histoire, et leur chant aussi. Mais seuls les chamans qui ont appris les
caractères sino-vietnamiens peuvent lire les paroles de ce chant ancien», indique
Nguyên Phong Doanh, spécialiste des chants et des danses des minorités
ethniques. «Nous les chercheurs avons
pu en publier un recueil de près de 400 pages. »
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Qu’ils chantent l’amour, la piété, l’attachement entre les
gens ou la nature… les San Diu respectent les paroles qui ont été écrites et
transmises par leurs aïeux, comme nous l’explique Hoàng Van Thach, un autre spécialiste.
«Les poèmes chantés par les San
Diu comprennent en général quatre vers de sept syllabes chacun», précise-t-il.
«Ecrits en langue sino-vietnamienne,
ils regorgent de métaphores.»
Pour préserver ce patrimoine musical, les localités abritant
des San Diu ont invité les seniors à l’apprendre aux jeunes. Il y a urgence,
car les connaisseurs ont atteint un certain âge alors que beaucoup de jeunes ne
parlent plus la langue de leur ethnie, explique Dào Thi Nghi, une maîtresse de
chant dans la province de Hà Giang.
«Si je tiens autant à apprendre
le Soong Cô aux jeunes, c’est pour qu’ils comprennent et chérissent l’identité
culturelle des San Diu. C’est justement dans ce but qu’avec d’autres seniors,
j’ai traduit en langue vietnamienne les paroles de plusieurs chansons
anciennes», nous confie-t-elle.
En plus des classes de Soong Cô, les San Diu créent
également des clubs qui se produisent lors de représentations artistiques
locales. Ce chant traditionnel fait désormais partie intégrante des spectacles
donnés à l’intention des peuples des zones montagneuses.