Le robam - joyau de l’art dramatique khmer

(VOVworld) - De tous les arts traditionnels khmers, le théâtre dansé robam passe pour être le plus florissant. Cette danse classique était, à l’origine, exécutée uniquement devant la famille royale khmère. Ce n’est que vers le milieu du 20ème siècle qu’elle a été portée à la connaissance du public. Désormais, elle agrémente des manifestations publiques, des fêtes, et surtout, fait les délices des touristes.    

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Photo: Tumblr

Les épopées, les contes de fées, les légendes bouddhiques ou brahmaniques, dont le fameux Ramayana indien, sont reproduits sur scène dans un langage chorégraphique. C’est ainsi que les Khmers, danseurs nés s’il en est, définissent le robam, leur danse dramatique. Le Ngoc Canh, vice-président de l’Association des danseurs du Vietnam :

« Le robam est un art classique très emblématique de la culture khmère. Il s’agit en fait d’un mélange de théâtre et de danse, accompagné par un orchestre pinpeat. » 

Pratiqué à la cour, le robam met en scène deux types de personnages : d’une part, les gentils - ceux de la famille royale - qui ne portent pas de masque ; et d’autre part, les méchants, qui sont masqués, dont le plus connu est le monstre Yeak. Parfois, on trouve aussi des bouffons qui apportent une touche de légèreté à l’ensemble.

Chacun de ces groupes de personnages a des pas, des attitudes et des cadences qui lui sont propres. Les mouvements sont très élaborés et exécutés le plus souvent avec lenteur. Tel geste dans telle posture des bras et des jambes a valeur de mot, et les mouvements enchaînés les uns aux autres prennent valeur de phrase. Ces gestes et postures codifiées évoquent toute la gamme des émotions, de la rage à la joie, en passant par la crainte et l’amour.    

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Photo: markbennett.eu

Les danseurs et les danseuses portent généralement un sampot de coton, retenu par la ceinture et largement déployé à chaque pas, mais aussi une petite camisole à manches courtes, parés de bijoux étincelants. Pour ce qui est des masques, ceux du robam sont directement inspirés de la culture indienne. Très expressifs et animés, ils servent à humaniser les personnages animaux, dont Hanuman le roi des singes, Manoni le cheval, Korich l’oiseau divin ou Yeak le monstre…

Le robam est accompagné d’un orchestre pinpeat, constitué de cymbales et de tambours, qui rythment des scènes de combats. Le sralay, qui est une sorte de hautbois, illustre quant à lui des scènes dramatiques.

Au Vietnam, le robam n’existe plus que chez les Khmers de Trà Vinh et de Soc Trang, et n’est exécuté que sous le patronage des pagodes theravada. Son Del, de la troupe de danse Basac Bungchong de Soc Trang :

« Le théâtre dansé nous a été légué par nos ancêtres et on se doit de le préserver. On se produit pour le plaisir des spectateurs et pour l’amour des traditions. L’argent ne compte pas. »

Que les amateurs se rassurent ! Même s’il fait désormais figure d’attraction touristique, le robam a encore de beaux jours devant lui...     

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