(VOVWORLD) - La communauté khmère présente dans le Sud du Vietnam a une vie spirituelle très riche. Les familles croyantes organisent chaque année plusieurs cérémonies lors desquelles elles font appel à des acha. A la différence des chamans qui servent d’intermédiaires entre le monde terrestre et les divinités, les acha sont des sages qui veillent à ce que les cérémonies se déroulent en bonne et due forme.
C’est l’acha qui explique à la famille la façon dont les offrandes doivent être installées. |
Le mariage, la fête en l’honneur des seniors, les funérailles, le début de la construction d’une maison… pour tout Khmer qui se respecte, aucun de ces événements ne peut avoir lieu sans la présence d’un acha.
Pour devenir acha, il faut avoir suivi de longues études sur la liturgie bouddhique dans une pagode et avoir une connaissance approfondie de la culture, des traditions, des mœurs et des coutumes khmères. Il faut aussi être un excellent orateur, respecté par tous les villageois.
C’est l’acha qui explique à la famille la façon dont les offrandes doivent être installées sur l’autel des ancêtres. C’est lui aussi qui donne le ton de la prière appropriée à chaque cérémonie, avant que tous les membres de la famille la disent à haute voix, comme nous l’explique Thach Ch-hiet, un acha de la province de Trà Vinh.
«L’important est d’étudier, de bien comprendre les traditions culturelles de notre communauté et de les perpétuer», nous dit-il.
En plus de conduire les cérémonies religieuses, les acha participent aussi à l’éducation des enfants en leur apprenant à lire et à écrire en langue khmère, et en les sensibilisant au respect des traditions.
«Nous avons dans le comité d’administration de la pagode des acha qui nous aident à régler les affaires courantes et à communiquer avec les villageois. Ils leur donnent des leçons de morale et, épidémie oblige, leur rappellent la nécessité de respecter le protocole sanitaire», nous indique Thuong Thach Suông, bonze gérant de la pagode Kompongni Krot Kompongchray, dans la province de Trà Vinh.
Photo d'illustration |
Lorsqu’il s’agit de sensibiliser la population à une politique du Parti et de l’État, les autorités locales font systématiquement appel aux acha, nous affirme Viti Valay, secrétaire de l’antenne du Parti et chef du village Phù Ly 1, dans la province de Vinh Long.
«Les acha sont des communicants très efficaces lorsqu’il s’agit de vulgariser les politiques du Parti et de l’État. Leur rôle dans l’instauration de la nouvelle ruralité est indéniable», reconnaît-il.
C’est ainsi qu’en plus d’être des ardents défenseurs de la tradition, les acha khmers sont aussi devenus des acteurs du progrès.