Les Co Tu dans la cordillère de Truong Son

(VOVworld) - Les Co Tu sont installés depuis des siècles dans la cordillère de Truong Son et sur les Hauts Plateaux du Centre. Estimés à environ 62 mille, ils sont regroupés dans les régions dites « stratégiques » de l’ouest du pays, essentiellement dans la province de Quang Nam.


Cap sur la province de Quang Nam, donc, terre d’élection des Co Tu, dont les villages sont disséminés en pleine nature, au milieu de forêts verdoyantes. Leurs maisons sur pilotis traditionnelles sont regroupées autour du « Guol », la maison communale qui est installée au cœur de chaque village. Incontestablement la plus majestueuse et la plus belle de toutes, cette maison sert aux réunions et aux cérémonies de sacrifice. Sa toiture, conique ou en forme de carapace de tortue selon les cas, s’élance vers le ciel, symbole de paix et de prospérité. Recouverte de feuilles de latanier, elle est sans doute moins imposante que celles des « Rong » des autres ethnies des Hauts Plateaux. Elle n’en demeure pas moins un chef d’œuvre de sculpture sur bois. Buffles, oiseaux, varans, femmes en train de danser… Autant de motifs que l’on y retrouve à foison. Bhling Bheh, du hameau de B’Hông : "Le « Guol », c’est un peu comme l’âme des Co Tu. C’est une partie indispensable de notre vie spirituelle. C’est le lieu de culte sacré du village. Sans « Guol », pas de village !" 


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La maison Guol des Co Tu

 

Les Co Tu vivent de la chasse, mais aussi de la culture sur brûlis. Chaque année, au 7ème mois lunaire, lorsque les rizières virent au jaune vif, ils célèbrent en grandes pompes leur fête du riz nouveau, fête qui s’accompagne d’une cérémonie de sacrifice du buffle destinée à rendre hommage à Giàng, le génie du ciel, et aux esprits, afin de les remercier pour les bonnes récoltes et de leur demander de protéger les villageois.

 

Cette fête est aussi l’occasion pour les habitants de se rencontrer dans une atmosphère fraternelle, au son des gongs et autres instruments de musique, et en présence d’hôtes de marque, conviés par les patriarches. B’linh B’lo, du hameau de Nam Giang : "Pour ce qui est des offrandes, il y a des poissons, des rats, de la viande grillée et une branche de rotin grillée. Il faut aussi un coq, à qui on lance un morceau de la queue du buffle qui vient d’être sacrifié."      


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Cérémonie de sacrifice du buffle

 

A ce moment de la fête, les gongs et tambours retentissent pour reconduire l’âme du buffle dans le monde invisible. Les rites sont terminés, place aux festivités !

 

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Le plateau d'offrande à la cérémonie de sacrifice du buffle

 

Les Co Tu sont fiers de leur chant alterné original. Très improvisé, riche en images, ce chant folklorique populaire est très prisé lors des mariages ou de la fête du nouveau riz. Les personnes âgées aiment particulièrement briller dans ce domaine, et faire montre de leur intelligence et de leur finesse en employant des paroles à double ou triple sens.   Bhriu Trinh, chef du hameau de B’Hông : "Les patriarches usent de ce chant métaphorique pour inculquer aux jeunes le goût du travail et de l’effort, pour les inciter à préserver leurs valeurs culturelles tout en rejettant ce qu’il peut y avoir d’arriéré. C’est un chant qui se transmet de génération en génération."


Quant à nous, nos reportages se suivent semaines après semaines. Alors la semaine prochaine, justement, nous vous parlerons de la « Tung Tung-Da da », une danse collective folklorique des Co Tu. Soyez au rendez-vous !

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