Les Tày fêtent la déesse de la Lune

(VOVworld) - Les Tày de Cao Bang ont coutume de rendre hommage à la dame Hai. A la fois déesse de la Lune et symbole de fécondité, cette dame est fêtée comme il se doit, entre le premier et le troisième mois du calendrier lunaire.

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Les légendes Tày racontent que jadis, la Lune avait sa déesse, la dame Hai, laquelle aurait engendré douze fées chargées de veiller sur les récoltes et le bien-être des pauvres humains que nous sommes. Voilà qui valait bien, en tout cas, que l’on songeât à célébrer toutes ces charmantes et bienveillantes créatures au moins une fois par an, et si possible lorsqu’arrive le printemps.    

Des spectacles de chant et de danse accompagnent les multiples cérémonies rituelles destinées à attirer bonheur et prospérité. Quant aux rituels eux-mêmes, ils se subdivisent en trois parties : accueil, invocation et adieux.  

Les préparatifs sont achevés la veille. Des plateaux d’offrandes sont installés dans une cabane érigée temporairement pour la déesse de la Lune, mais aussi dans le temple dédié au gardien du village. Luu Thi Mai Lien, une villageoise :

« Il faut offrir au génie gardien un jeune porcelet, un coq et une assiette de riz violet gluant. Autrefois, les cérémonies duraient un mois mais aujourd’hui, ça ne dure que trois jours. »

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Le maître de culte apparaît en costume rituel, en rouge, avec un tinh tau - le luth ethnique des Tày - à la main et un grelot à la cheville. D’une voix grave, il murmure des prières en langue Tày, invitant ainsi la déesse de la Lune à descendre sur Terre. 14 jeunes filles - 12 d’entre elles incarnant les fées et les 2 autres la déesse - se mettent à chanter et à danser avec des éventails en papier. Elles sont menées par une moins jeune, qui chante bien et connaît par coeur les moeurs et coutumes Tày. Nguyen Thi Yen, folkloriste :

« La fête de la demoiselle Hai ressemble à la cérémonie hau dong (médiumnité). Les 12 fées empruntent le corps des jeunes filles pour descendre sur Terre. Par des chansons, elles demandent à la déesse de la Lune d’apporter de bonnes semences, d’apporter la longévité et le bonheur. »

Le maître de culte doit ensuite accompagner la déesse et ses filles au temple du génie gardien pour annoncer l’arrivée des fées dans ce monde. Après quoi, tout le cortège se dirige vers la cabane destinée à la déesse où ont lieu les cultes principaux.

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Avant de repartir, les fées font des recommandations et donnent rendez-vous, toujours avec des airs folkloriques, dans un grand moment de communion avec toute la communauté villageoise. Les adieux eux-mêmes se tiennent au bord de la rivière où les villageois lâchent des bateaux en papier. Avant de partir pour de bon, les fées lancent leurs éventails vers les villageois. Mme Liên nous explique cette tradition :

« Cela veut dire que les déesses laissent des « cadeaux », gages de bonheur et de chance, aux villageois. »     

Cette fête de la demoiselle Hai traduit toute la vitalité culturelle des Tày, qui savent se montrer particulièrement créatifs en de semblables occasions.  

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