Un peuple musicien

(VOVworld) - Quelles que soient les influences qui l’ont modifiée, la musique khmère n’en a pas moins suivi une voie qui lui est propre. Ouverte à tous les courants et à toutes les influences, elle possède cependant un caractère particulier dû à l’originalité et à la musicalité innée des Khmers qui ont façonné au cours des siècles une musique conservant un prodigieux intérêt.


 Un peuple musicien - ảnh 1
Photo : Thien Vinh

 

La musique fait partie intégrante de la vie des Khmers. Qu’il s’agisse d’un mariage, de funérailles ou de la prise d’habit d’un bonze, toutes les cérémonies bouddhiques s’accompagnent habituellement de musique. Chaque pagode possède un orchestre dit « Phleng Pinpeat », orchestre constitué d’instruments classés en cinq catégories : cuivre, fer, bois, vent et cuir. Si les orchestres « Phleng Pinpeat » se produisaient par le passé uniquement dans les pagodes, aujourd’hui, ils jouent également lors de grandes fêtes et de festivals.

«Nos conditions d’existence se sont améliorées grâce aux investissements de l’Etat. Nous avons donc décidé de nous associer avec les pagodes pour créer des ensembles de musique traditionnelle. Chaque pagode organise un club ouvert à tous les jeunes. Mais pour apprendre cette musique, il faut d’abord l’aimer.» dit Ly Danh, de la ville de Soc Trang.

Un ensemble khmer se compose de «roneat-ek» - xylophones en forme de barquette à seize lames de bambou, de «kong thom» - jeux de gongs horizontaux et circulaires composés de seize petites timbales de bronze, de «chhing» - petites cymbales en cuivre, et d’un «sralay» - sorte de hautbois, seul instrument mélodique de l’orchestre. A tout cela, s’ajoutent les tambours «skor thom » et «sampho» - les premiers étant de gros tambours à peau de buffle frappés par un gros morceau de bois très dur et le second, un tambour horizontal à deux peaux, celui qui en joue faisant office de chef d’orchestre.

 

Un peuple musicien - ảnh 2

 

La musique khmère, qui fonctionne traditionnellement sur une échelle pentatonique, atteint un très grand degré de raffinement, tant du point de vue technique que du point de vue de l’inspiration. Le musicien doit donc être à la fois un virtuose et un esthète accompli.

Ly Phat a derrière lui 20 ans de fabrication d’instruments traditionnels, estime: « La musique m’a séduit quand j’étais tout jeune. A 15 ans, j’ai commencé à fabriquer mes premiers instruments de musique. Il faut savoir maîtriser les instruments avant de les fabriquer, en tous cas ! »

Chaque pagode khmère propose des cours de musique gratuits aux jeunes du village. Lam Quyet Thang, lui, s’adonne aux joies de la musique depuis trois ans aux côtés des bonzes à la pagode Doi - la pagode de chauves-souris - dans la province de Soc Trang.

« J’ai été très impressionné par cette musique quand je me suis rendu à la pagode il y a trois ans. Et puis, je me suis inscrit à un cours pour apprendre à jouer. C’était vraiment très difficile au début. Il faut pratiquer assidûment pour rester souple en tenant les instruments », révèle Thang.

La musique khmère n’est pas notée. Riche en improvisation, elle se transmet toujours oralement du musicien-maître au musicien-élève. Pas étonnant, dès lors, qu’elle suscite de tels élans de liberté à ceux qui en maîtrisent les arcanes. «Leurs enfants savent chanter et danser avant d’écrire», dit-on souvent à propos des Khmers...

Sur le même sujet

Commentaires

Autres