(VOVWORLD) - Selon les derniers chiffres publié par Kantar Worldpanel, qui est une compagnie qui étudie les habitudes des consommateurs, 40% des
femmes vietnamiennes de 15 à 39 ans avouent acheter au moins un produit de beauté
par an. Mais ce chiffre baisse très nettement dès que ces dames franchissent le
cap de la quarantaine. Seules 5% d'entre elles peuvent alors se targuer d’avoir
pris soin de leur beauté durant l’année. Face à phénomène, un projet intitulé «Môc
Khoe Sac» («Floraison» en français) a vu le jour. Il consiste à aider les
femmes d’âge mur à se faire belle avec simplicité et surtout à moindre coût.
Coquetterie, quand tu nous tiens…
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Tout a commencé avec une certaine Ông Duc Kim
Hanh, propriétaire d'un salon de beauté à Ho Chi Minh-ville, 28 ans
aujourd'hui, qui a brusquement pris conscience qu’à partir d’un certain âge,
les femmes avaient tendance à se négliger.
«Quand j'ai eu 28 ans, j'ai brusquement eu envie
de faire quelque chose, mais sans savoir quoi», nous raconte-t-elle. «Et un
jour, j'ai remarqué que ma mère n'avait acheté aucun vêtement neuf en trois
ans. Elle qui sacrifie presque toute sa vie à sa famille, n'avait ni rouge à
lèvre, ni maquillage... Alors que sa fille travaille justement dans ce domaine...
Même chose chez ma tante et mes cousines un peu plus âgées que moi. Ce que j’ai
fini par constater, c’est que la quasi-totalité des femmes, autour de moi, ne
faisaient plus attention à leur apparence. D'où l'idée du projet ‘Môc Khoe Sac’.
Notre ambition, c’est de réveiller l’instinct de la coquetterie chez les femmes
vietnamiennes.»
Les membres du projet
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Lancé fin 2017
avec seulement quatre jeunes filles à Hô Chi Minh-ville, le projet a rapidement pris de l’ampleur, au point
d’être maintenant déployé dans 21 villes et
provinces du pays, de Nord au Sud. Hanoi, Haiphong, Quang Ninh, Thanh Hoa, Nghê An, Huê, Dà Lat, Cân Tho, Binh
Duong... La vague déferle sur tout le Vietnam.
«Durant nos séjours, on fait très attention
bien sûr aux femmes, mais surtout à celles qui sont en difficulté ou qui sont
handicapées», nous explique Ông Duc Kim Hanh. «Ces personnes-là sont
généralement exclues de la société, elles ont du mal à trouver un emploi
stable. La question de la vie quotidienne est déjà un fardeau pour elles, alors
pour ce qui est de se faire belles… On n’en parle même pas. Mais en fin de
compte, elles aussi sont des femmes, elles aussi ont le besoin de se sentir
belles, d'être belles aux yeux de quelqu'un, même une fraction de seconde... Et
c'est ça, la raison de notre existence.
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10.000 femmes ont ainsi reçu des conseils
gratuits de «Môc Khoe Sac». 3150 cadeaux distribués, plus de 2000 kilomètres
parcourus... En seulement quelques mois, les chiffres sont forcément
impressionnants. Mais la plus grande réussite de «Môc Khoe Sac» aura été
d’apporter un plus aux femmes vietnamiennes, comme en témoigne Pham Cao Phuong
Thao, bénévole en charge des femmes handicapées.
«Toutes mes sœurs sont heureuses», constate-t-elle.
«C'est mon plus grand bonheur. Ça faisait longtemps que je ne les avais pas vues
sourire. Pour ces femmes sourdes et muettes, qui sont écartées de la vie
normale, se sentir belle n'est pas quelque chose d'obligatoire, mais c'est
plutôt le sentiment de faire partie de la société qu'elles cherchent. Merci Môc
encore une fois.»
«Môc Khoe Sac» choisit en général les
supermarchés et les grandes surfaces. Pourquoi? Parce que ce sont des lieux où
l’on croise ces femmes qui, à force de penser à leurs soucis domestiques, en
oublient de se faire belles. Même si les hommes ne le disent pas, ils
aimeraient tous avoir une femme qui sait se faire belle.
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«Quand on est belle, on a davantage confiance
en soi, on a plus d'énergie», estime Nguyên Thi Thanh Tuyên, qui participe au
projet. «Et les femmes sont comme un livre, il faut que l'extérieur soit
attractif pour que les autres aient envie de découvrir ce qu’il y a à l'intérieur.
Les hommes aiment avec les yeux.»
Ces 21 villes et provinces ne sont que les
premières étapes du projet «Môc Khoe Sac». Le virus de la coquetterie devrait
rapidement se propager et c’est tant mieux!... Parole d’homme…