Lac est situé à environ 140 kilomètres au sud-ouest de
Hanoï, ce qui représente environ trois heures de voiture, ou de moto pour les
plus intrépides.
Photo: maichautourist.com
|
Photo: Duc Quy/VOV
|
Lorsqu’on arrive sur place, c’est tout d’abord un
éblouissement de couleurs: il y a le rouge de la terre, le vert des rizières,
le bleu du ciel… Une véritable
invitation à la découverte, découverte qui se fait de préférence à pied ou à
vélo. Eh oui! Ça se déguste, de tels paysages…
Photo: pinnee
|
La moto, à toute trombe, c’est
pour les goinfres, les malappris... Non,
il est des lieux qui imposent leur rythme, et à Lac, tout n’est que sérénité et
temps suspendu… Heureusement, mes compagnons de voyage semblent sensibles aux
charmes de l’endroit…
Photo: pinnee
|
«On s’aperçoit que les gens sont en relation très étroite
avec la nature. Ils ont gardé ça, même si ça se modernise un tout petit peu. On
trouve que le village est vraiment authentique. Les gens vivent simplement mais
c’est très agréable, très posé. C’est calme, la nature est omniprésente...
L’humain a gardé un espace naturel autour de lui, et c’est ce qui est très
intéressant ici», me dit Alain.
«Le village se modernise mais il garde son authenticité....
Les habitants sont très ouverts et on a pu découvrir leur façon d’utiliser
différents ustensiles qui datent d’il y a quelques siècles. On est très content
de ce petit voyage… Les gens utilisent toujours les maisons sur pilotis. C’est
super! Il faut qu’ils continuent», renchérit Christine.
Photo: Duc Quy/VOV
|
Lac est donc un village peuplé de Thaï blancs. Et qui dit
Thaïs blancs dit maisons sur pilotis. Christine n’a donc pas à s’en faire:
c’est une forme d’habitat qui a encore de beaux jours devant elle. C’est en
tout cas ce que me confirme Hà Thị Lộc, 55 ans.
«Des maisons sur pilotis? Bien sûr qu’on en fait
toujours! Qu’est-ce que vous croyez, jeune homme? Non seulement, c’est la
tradition, mais en plus, ça plaît aux touristes, alors vous pensez bien qu’on
se prive pas», me lance-t-elle.
Eh bien… Disons qu’un jeune homme averti en vaut deux… Ce
qui m’apparaît clairement, en tout cas, c’est qu’Hà Thị Lộc n’est pas la seule
à exploiter le filon. A l’heure
actuelle, Lac compte une vingtaine de familles qui accueillent ainsi les touristes
dans leurs maisons, et qui leur proposent ainsi une véritable immersion en
milieu thaï.
«Au niveau du village, c’est très joli, vraiment très
typique… Il y a de belles maisons traditionnelles Thaï. C’est beau! Et puis on est
vraiment chez l’habitant. C’est un peu spartiate, la nuit, mais c’est aussi
très sympa», me confie Marlène.
Photo: Linda
|
Spartiate? Oui, évidemment… Pour qui est habitué au
confort moderne, devoir se contenter d’un matelas et d’une moustiquaire,
partager une chambrée avec toute la maisonnée, ne pas avoir de douche, c’est…
Sympa, tu disais? Eh bien oui, très sympa, même!
La famille de Hà Thi Tâm a été l’une des premières à se
lancer dans cette nouvelle forme de tourisme, que d’aucuns appellent
communautaire. Cette octogénaire est aujourd’hui la propriétaire de la «Nhà
nghỉ số 6», la maison d’hôte numéro 6.
«On a été les premiers à accueillir des touristes», me
raconte-t-elle. «C’était en 1964, si je me rappelle bien. Des Français, qui
étaient venus déjeuner chez nous... C’est mon grand-père qui faisait la
cuisine. Maintenant, on possède trois hébergements, avec une capacité d’accueil
de 200 personnes. Mais vous savez, pour moi, les touristes, ce ne sont pas des
clients, ce sont comme des membres de la famille… D’ailleurs, en général, on
reste en contact…»
Alors bien sûr, le gîte, ça va avec le couvert, et de
toutes façons, on ne voyage pas impunément avec des Français. Je veux dire en
cela qu’il n’est pas question, pour mes compagnons d’infortune, de quitter les
lieux sans en connaître les saveurs… Ça tombe bien pour eux car Hà Thị Lộc ,
encore elle, donne des cours.
«La plupart des touristes aiment bien apprendre à
cuisiner des plats traditionnels», m’explique-t-elle. «En général, ils aiment
bien nos épices : le poivre, la cannelle, l’anis étoilé...»
Photo: gregw66
|
Oui, et pas que les épices!
«On mange bien: les potages aux champignons, les sauces
épicés, les légumes bien croquants, les boulettes aux escargots et au porc... C’était vraiment délicieux!»
Ça, c’est Jean-Pierre.
«Il y a aussi le bœuf au miel, les tomates piquantes et la
bière locale. Tout est bon!»
Et ça, c’est Olivier. Bon, visiblement, mes deux compères
tiennent Hà Thị Lộc en très haute estime : pour un Français, le compliment
culinaire est le plus beau qui puisse être adressé…
Photo: Duc Quy/VOV
|
Photo: Craig
|
Alors, bien sûr, quand vient l’heure de partir et de
s’arracher à ces lieux enchanteurs, on a
envie d’en rapporter quelques petits souvenirs. Eh bien qu’à cela ne tienne!
Les Thaïs tiennent boutique sous les planchers de leurs maisons sur pilotis, et
on y trouve de tout : des brocatelles, des sacs, des écharpes, des couvertures,
des outils agricoles, et même des arbalètes…
Un fabricant d'arbalètes. Photo: Duc Quy/VOV
|
Et là aussi, Olivier et Jean-Pierre s’en donnent à cœur joie.
«C’est magnifique, les gens sont très accueillants,
toujours souriants», me confie le premier.
«J’ai acheté des casquettes, du sel citronné, des écharpes....
Les prix sont raisonnables», me précise le second.
Des moments de partage et de convivialité… S’il fallait
résumer un séjour un Lac, c’est sans doute ainsi que je le ferais. C’est en
tout cas à regret que j’en m’en retourne vers les joies de la vie urbaine…
Thaï un jour…