Les anciens Ao dai de la dynastie Nguyen

(VOVworld) - Dans le cadre de l’exposition sur les anciens Ao dai de la dynastie Nguyen, qui se tient actuellement à l’Institut Goethe de Hanoi, Thai Kim Lan, Trinh Bach et Tran Quang Duc, qui passent pour être les plus grands spécialistes des Ao dai royaux, se sont réunis pour parler de l’histoire de ce symbole de la culture vietnamienne.


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Vernissage de l'exposition des anciens Ao dai de la dynastie Nguyen à l'institut Goethe
Photo: VNP

Un petit parfum de Vietnam traditionnel se propage dans l’Institut Goethe lors qu’entrent les trois conférenciers, Tran Quang Duc, Trinh Bach et Thai Kim Lan,  vêtus chacun d’un magnifique Ao dai. Cette tunique, si simple et si légère, a la vertu de « vietnamiser » une atmosphère. Il faut dire que son apparition marque un tournant dans l’histoire du Vietnam, comme nous l’explique Tran Quang Duc, chercheur, auteur de « Mille ans de costume vietnamien ».  

“En 1744, un événement historique a changé la façon de s’habiller des Vietnamiens vivant au sud de la province Thua Thien-Hue. Avant cette date, tous les Vietnamiens portaient le Ao giao linh, une robe à large pans, fermée diagonalement au niveau du cou. Ils laissaient aussi leurs cheveux tomber sur les épaules. Mais c’est le seigneur Nguyen Phuc Khoat, qui souhaitait se démarquer des Seigneurs Trinh du Nord, qui a décidé de modifier le costume national. Les Vietnamiens vivant sous son règne, hommes et femmes, devaient enrouler leurs cheveux et porter un ensemble constitué d’un pantalon et d’une tunique boutonnée sur le devant.”

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Le Ao dai au cours du temps
Source: Internet

Avec l’expansion de la dynastie Nguyen jusqu’au Nord, tous les Vietnamiens ont adopté le même costume national: l’Ao dai. Tous les Vietnamiens, depuis le plus modeste jusqu’au frère du roi !...    

Le Ao dai, qu’il appartienne à un roi, à un mandarin, ou à un paysan, a une même forme, nous indique Trinh Bach, collectionneur d’Ao dai. Ce qui fait la différence, c’est la qualité du tissu et sa couleur. Les membres de la famille royale portaient des Ao dai en soie ou en satin. La doublure est aussi importante : elle sert à identifier les personnages. Les reines-mères portaient l’orange ou le jaune. Pour les princes, c’était le rouge. Et le roi? Le jaune bien évidemment. Par ailleurs, les dragons brodés sur la tunique des rois avaient cinq ongles. Il existe bien quelques dragons à quatre ongles, mais ce ne sont pas de vrais dragons, ce sont des grands pythons. Il y avait 9 dragons sur l’Ao dai du roi, 9 phénix sur celui de la reine mère, 7 dragons sur la tunique du prince héritier, et 9 phénix sur celle de la reine. »

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Photo: Veronika Witte

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Photo: Veronika Witte

Peu de gens savent qu’il était interdit, autrefois, de laisser les coutures apparentes sur les tuniques royales, que celles-ci comportaient 3600 verroteries dorées ou qu’avant l’arrivée des Français, les artisans royaux devaient rouler le fil dans de la poudre d’or, puis l’immerger dans de la laque pour obtenir du fil doré. Conçus selon des règles immuables, fabriqués par les meilleurs artisans du pays, les Ao dai royaux sont de véritables œuvres d’art. Thai Kim Lan, qui est l’une des descendants de la famille royale, est propriétaire d’une dizaine d’anciens Ao dai de la dynastie Nguyen:

“L’un des Ao dai que j’aime le plus dans ma collection, c’est l’Ao dai émeraude de ma tante. Cet Ao dai lui a été offert lorsqu’elle a été nommée première dame d’un ministre de la cour. Il est particulièrement élégant, sans doute grâce à cette couleur émeraude et à tous ces motifs brodés… je dois dire que la broderie artisanale de l’époque était incomparable. Les artisans savaient vraiment donner le meilleur d’eux-mêmes…      

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Photo: Veronika Witte

Oeuvre d’art… et patrimoine… que tout Vietnamien digne de ce nom se doit de préserver avec ferveur, et d’abord  dans son cœur…     

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