Mais que préparent-ils donc, à l’approche du Têt?

(VOVWORLD) - Le Têt, le nouvel an lunaire, approche à grand pas. Adieu chien, donc, et place au cochon, puisque cette nouvelle année qui s’annonce est la sienne. A Hanoi, les habitants comment à se lancer dans les préparatifs. L’occasion, pour nous, d’en savoir un peu plus sur les coutumes du Têt. 
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Le Têt marque donc le commencement d’une nouvelle année lunaire. Et comme il vaut mieux que cette année commence en beauté - c’est en tout cas de bon augure -, ses premiers jours donnent lieu en général à divers types de festivités de toutes sortes. C’est d’ailleurs ce que nous dit le proverbe «Thang giêng la thang an choi» que l’on pourrait traduire par «le premier mois lunaire de l’année est le mois des festivités». Ce que ne dit pas le proverbe, en revanche, c’est que la festivité numéro un consiste en un repas de fête, pris en famille - ancêtres compris et dûment conviés ! - au moment du passage de l’ancienne à la nouvelle année. Pour cette année 2019, ce sera la nuit du 4 au 5 février… sur le calendrier grégorien, bien entendu !

«Je profite de mon temps libre après le bureau pour commencer à préparer le Têt: un petit peu chaque jour. Là, je suis en train d’acheter quelques ingrédients pour le grand repas, des fruits et des friandises… Il y a aussi les repas des premiers jours, mais bon… C’est quand même plus simple…»     

C’est une certaine Thuc Anh, une hanoienne de 35 ans, qui nous fait ainsi partager ses expériences. Le «grand repas» dont elle parle est bien sûr ce fameux repas pris nuitamment, l’équivalent du réveillon occidental, en quelques sortes.    

«On a deux plateaux», nous dit-elle.  «Il y en a un pour le repas de famille du dernier jour de l’année et un autre, beaucoup plus important, pour l’autel des ancêtres. Mais dans les deux cas, on trouve des plats typiques du Têt, du type nem, le banh chung, poulet cuit à la vapeur, potages… On ajoute aussi différents papiers votifs, qui sont mêmes indispensables, pour le coup. En principe, si on suit la tradition à la lettre, on sort le plateau  sur le coup de minuit et le chef de famille lit une invocation pour attirer bonheur, chance et prospérité sur toute sa maisonnée».    

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Tout aussi traditionnellement, les congés du Têt vietnamien débutent officiellement trois jours avant la nouvelle année et en durent à peu près dix.  C’est donc un intervalle assez court, pendant lequel il convient de solidement répartir les tâches. Mais la répartition des tâches, ça, Thi Phuc sait faire. Du haut de ses 65 ans, elle en a vécu, des Têts, et si ce n’est pas à un vieux singe qu’on apprend à faire des grimaces, ce n’est pas à une vieille Hanoienne qu’on apprendra à gérer les préparatifs de la nouvelle année lunaire.  

"Je me rappelle que quand j’étais encore une jeune  fille, c’était aux femmes de faire le ménage», nous raconte-t-elle. «Les hommes, eux, ils avaient toujours mieux à faire, si vous voyez ce que je veux dire…  Aujourd’hui, par contre, les choses ont quand même évolué, et c’est tant mieux. Comment ça se passait ? Oh, eh bien on commençait à faire le grand ménage trois au quatre avant, on allait au marché… Mais là, il fallait bien calculer son coup parce qu’évidemment, les prix flambaient…. En général, on commençait à s’occuper de l’autel et aussi à faire cuire les banh chung l’avant-veille. Et puis il y avait le fameux coq, qu’il fallait acheter le dernier jour: pas moyen de faire autrement… C’était un sacré parcours du combattant». 

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Un parcours du combattant, ou plutôt de la combattante, mais qui ne s’arrête pas au jour J, ou plutôt à la nuit N. Les festivités durent en effet trois jours, trois jours pendant lesquels on se doit d’approvisionner l’autel des ancêtres en bâtonnets d’encens et offrandes de toutes sortes. Et là encore, il faut savoir s’y prendre à l’avance car les magasins sont fermés.

«On a encore le repas du troisième jour qu’on appelle ‘hoa vang’, durant lequel les membres de la famille se réunissent pour prendre congés de leurs ancêtres… Après quoi, on peut aller rendre visite à ses amis. Chacun mène ses préparatifs comme bon lui semble, mais à mon avis, ce qui compte, c’est d’éviter le gaspillage et de faire en sorte de se ménager de vraies plages de repos. On est en congés ou on ne l’est pas, après tout!» , nous explique Thuc An.     

Oui, et quand on parle de congés, on parle forcément de transports, en tout cas pour celles et ceux, nombreux, qui vivent habituellement loin de leur foyer familial. Là encore, les prix flambent, et bien souvent, c’est tout simplement… complet. Eh oui, ma bonne Dame, il fallait vous y prendre plus tôt!… Évidemment…

Bon, reste que cette année s’annonce est donc celle du cochon et qu’en de telles circonstances… on ne va tout de même pas faire une tête de cochon!  

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