Seule en Europe

(VOVWORLD) - «Je traversais la Seine tête nue, sous la pluie. J’ai alors regardé les Parisiens sous leurs parapluies noirs, et puis la Seine, et toute la ville noyée sous la grisaille... Je me suis sentie étrangement calme…» C’était un extrait de «Seule en Europe», de Phan Viêt, un livre publié en 2013.
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«Seule en Europe» n’est pas un récit de voyage ordinaire. Le livre relate certes le mois que Phan Viêt a passé seule sur le vieux continent, de Rome à Copenhague en passant par Paris, mais c’est de voyage intérieur qu’il s’agit... Il faut dire que l’écrivaine venait tout juste de sortir d’un divorce douloureux et que son voyage avait tout d’un exorcisme. 

«Contrairement à mes précédents ouvrages, celui-ci est totalement autobiographique. C’est vraiment ce que j’ai vécu. Ce sont mes vrais sentiments…   Au début, j’écris que le malheur est une chance… Ce que j’ai voulu dire, par là, c’est qu’il faut parfois transcender sa souffrance pour savoir ce que l’on recherche vraiment… Mon éditeur trouvait que cette phrase avait un aspect presque anxiogène, mais j’ai voulu la garder telle quelle…», nous confie Phan Viêt.  

«Malgré la peur, on doit partir»En commençant ainsi son livre, Phan Viêt met en garde le lecteur: ce voyage sera initiatique, rédempteur…  

C’est à l’aube de ses 30 ans que Phan Viêt a ainsi débarqué en Europe, un continent qu’elle ne connaissait que par ses lectures. L’Europe qu’elle décrit est faite de  rencontres fortuites, d’amours passagers…          

«Je me garde bien de donner des conseils. Je me contente de raconter ce que j’ai vécu, de montrer comment j’ai réussi à affronter mes peurs… S’il y a un message, c’est d’ailleurs ça: qu’il faut savoir affronter ses peurs…», nous explique-t-elle. 

Pham Phuong Anh a lu «Seule en Europe». Elle en a gardé l’impression d’un récit initiatique, d’une véritable quête intérieure…    

«Ce n’est pas en Europe qu’elle a voyagé, c’est en elle-même!...  Il y a deux moments qui m’ont marqué, dans le livre: celui où elle se tient sous la Tour Eiffel et celui où elle se tient sous les combles d’une vieille maison en attendant que la pluie cesse. Il y a beaucoup d’émotion là-dedans… On a à la fois un décor de carte postale, avec des villes mythiques, et puis ce petit bout de femme qui reste déterminée à aller jusqu’au bout de son cheminement intérieur…», nous dit-elle.

Dernier point, pour conclure: vous pouvez trouver ce livre de Phan Viet dans toutes les librairies du pays au prix de 90.000 dôngs.

Outre son métier d’écrivain, Phan Viêt est journaliste, traductrice et correctrice. Elle a fondé, avec le mathématicien Ngô Bao Châu et les éditions Tre (Jeunesse), la collection Canh cua mo rông (Le vantail de l’ouverture), pour traduire et présenter des œuvres étrangères au lectorat vietnamien. Son activité d’écrivain a commencé en 2005, lorsque son recueil de nouvelles «Phù Phiêm Truyên» (Le livre de la vanité) a remporté le deuxième prix d’un concours littéraire dédié aux jeunes plumes. On lui doit également «L’Amérique» (2008), «La voix» (2009) et «À travers l’Amérique» (2014).

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