(VOVworld) - Dire du Nord-Ouest du Vietnam qu’il possède des paysages exceptionnels tient du doux euphémisme. Les touristes, en tout cas, ne s’y sont pas trompés, qui sont toujours très nombreux à s’y rendre, particulièrement pendant la saison des fleurs durant laquelle la nature se transforme en une sorte de toile de fond, propice à de véritables marathons photographiques.
En ce moment, c’est la floraison des pruniers, et quand c’est la floraison des pruniers, Duc Quy est dans la province de Son La.
Le prunier - «cây mận» en vietnamien - est l’un des arbres fruitiers les plus emblématiques du Nord-Ouest, et peut-être plus particulièrement de la province de Son La, qui est située à environ 330 kilomètres de Hanoï.
En février, il y fait relativement frais, mais le soleil est en général de la partie, ce qui fait que les collines sont recouvertes de fleurs, celles de la commune de Chiềng Đen, notamment, qui du coup sont aussi recouvertes de visiteurs et de photographes venus des quatre coins du pays ou d’ailleurs, succès oblige. Bùi Huy Thông, un Hanoïen :
«La floraison des pruniers à Sơn La… Aucun amoureux de la nature ne manquerait ça! A Hanoi, on a beaucoup de belles fleurs : les fleurs d’alstonia, les fleurs de flamboyant, les fleurs de lagerstroemia… Mais quand même, quand on est ici, on reste bouche bée! Regardez ça, toutes ces branches fleuries, c’est absolument féerique!»
Eh bien justement, puisque l’on parle de fées… Ici, ce sont les jeunes Thaï, Muong ou Mong qui en tiennent lieu dans leurs beaux costumes traditionnels, costumes dans lesquelles elles se font photographier à tout bout de champ, fleurs parmi les fleurs. Lù Thị Thúy, une Thaï blanche :
«Ici, nous avons un grand nombre d’espèces de fleurs : fleurs de pêcher, fleurs d’abricotier, fleurs de bauhinies... Elles sont toutes belles, mais quand même je préfère les fleurs de pruniers. Pourquoi? Oh, c’est une raison personnelle. Je suis née en février et ma maman m’a toujours dit que c’est cette fleur qui annonce mon anniversaire. Comme toutes les autres jeunes filles de notre ethnie, nous adorons avoir la peau blanche de la couleur des fleurs de prunier et les lèvres rouges de la couleur des fleurs de pêcher.»
Nguyễn Ngọc Vinh, membre de l’Association des photographes vietnamiens :
«Cette année, les fleurs de pêcher de Mộc Châu n’étaient pas très belles, eu égard à la météo. Du coup, j’ai repris mon barda, et je suis venu ici, à Chiềng Đen. Bien m’en a pris ! J’ai fait des photos absolument magnifiques ! Mon seul regret, c’est que cette période de floraison soit si courte…»
Eh oui ! Une dizaine de jours, tout au plus. Après quoi, on passe de la floraison à la fructification, ce qui n’est pas mal non plus, me direz-vous. En tout cas, ce n’est certainement pas Lò Văn Bun, fruiticulteur de son état, qui nous prétendra le contraire.
«J’ai deux hectares de pruniers. Chaque année, je récolté 23 tonnes de fruits en moyenne pour un montant total de 300 millions de dongs. Mais ces quatre dernières années, j’ai ouvert mon verger à des gens venus de la ville pour prendre des photos. Ca m’a permis d’accroître un peu mes revenus.
Eh oui ! D’une pierre deux coups... Ce n’est quand même pas pour des prunes que l’on cultive des pruniers !...
Quant à moi, il faut que je vous laisse, chers auditeurs : ma moto est mal garée, et si je ne la déplace pas, je vais prendre une prune !...