(VOVworld)- Le district de Tho Xuan se trouve à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest de la ville de Thanh Hoa, dans une région montagneuse. Connu pour être une localité à l’avant-garde du développement économique, il se distingue par des performances tout à fait remarquables, et particulièrement depuis trois ans, depuis que la nouvelle ruralité lui apporte un nouveau souffle.
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Pour ce qui est d’instaurer une nouvelle ruralité, on peut dire que le district de Tho Xuan n’aura pas lésiné sur les moyens puisque les 37 communes qui en font partie ont toutes été impliquées. Les cadres administratifs ont été les premiers à montrer la voie en lançant un mouvement d’émulation qui a touché l’ensemble de la population. A ce jour, la phase d’étude, de recensement et de planification est achevée. Et d’ores-et-déjà, un certain nombre de critères ont été atteints, au moins dans une bonne trentaine de communes. Le district a donc désormais pris un bon départ, mais les choses n’ont pas toujours été simples, notamment au début. Pas facile, en effet, de changer de structure économique, encore moins lorsque les investissements de l’Etat restent modestes, tout autant, d’ailleurs, que les revenus. Disons que les changements ne se font pas du jour au lendemain... Cela étant, bon an mal an, les réformes ont commencé à se mettre en place et les communes concernées à faire peau neuve. Un premier bilan fait état de plus de 600 maisons construites ou rénovées selon les cas, de 6 kilomètres de canaux d’irrigation creusés, et d’une bonne centaine de kilomètres de nouvelles voies de communication rurales, à quoi viennent s’ajouter un bon nombre de maisons culturelles et de salles de classes remises à neuf.
« Dans notre district, la nouvelle ruralité se traduit par des mesures tout à fait concrètes, nous indique Le Huy Hoang, le vice-président du comité populaire du district de Tho Xuan. La phase de sensibilisation est évidemment très importante : il faut absolument que les objectifs soient bien compris. Mais je dois dire qu’à ce niveau-là, nous avons tout lieu d’être satisfaits. Les habitants se montrent confiants. Ils sont tout à fait prêts à suivre le ligne politique du Parti et de l’Etat. Chez nous, c’est très simple : la population discute des projets, participe à leur mise en œuvre et en tire les bénéfices. En ce qui nous concerne, au niveau des autorités du district, je veux dire, nous aidons les communes à élaborer des plans. En d’autres termes, nous les accompagnons dans la première phase. »
La commune de Tay Ho est un bon exemple de ce pragmatisme affiché, notamment en termes de planification. Les autorités locales n’ont pas hésité à se rendre dans d’autres communes déjà bien avancées dans la nouvelle ruralité, pour trouver des modèles susceptibles d’être, sinon reproduits, en tout cas adaptés aux réalités du terrain. Ensuite, la population a été consultée, hameau par hameau, afin que soient déterminés des objectifs et établis des plans au plus près des préoccupations réelles de chacun. Pour Pham Van Tung, qui habite l’un des hameaux de la commune de Tay Ho, tous les changements survenus ont été positifs, tant sur le plan économique que sur le plan socio-culturel.
« La physionomie de la localité a beaucoup évoluée, constate-t-il. Ne serait-ce qu’en termes de communication, l’amélioration est évidente ! Chez moi, on travaille désormais dans de vastes exploitations à haut rendement, et les revenus s’en ressentent : c’est de l’ordre de plus deux millions de dongs pour à peu près 400 mètres carrés de rizières. Cela dit, il n’y a pas que la riziculture, on élève aussi des porcs et de la volaille, grâce notamment aux emprunts qu’on a pu contracter auprès de l’Etat. De toute façon, maintenant que les routes ont été réaménagées, les transports sont beaucoup plus aisés, et les échanges commerciaux se font beaucoup plus facilement, alors c’est tout bénéfice ! »
Revenons-en à l’ensemble du district. Les plans élaborés vont jusqu’en 2015. Mais en 2020, la moitié des communes devront s’être mises au diapason de la nouvelle ruralité.
« Au risque de me répéter, l’aspect sensibilisation revêt une importance capitale, nous dit-il. Chacun doit bien être conscient de ce qu’est sa part de responsabilité. En tout cas, il faut mettre en avant les notions de démocratie et de transparence, question de crédibilité autant que de faisabilité. Les projets doivent être publics et faire l’objet de discussions au sein de la population. Ce n’est qu’à ce prix que chaque habitant pourra se sentir réellement concerné par les politiques mises en œuvre par le Parti et par l’Etat. Tout cela suppose d’ailleurs une implication sans faille et une réelle coordination de l’ensemble du système politique. »
Jusqu’ici, sur l’ensemble du district de Tho Xuan, 500 milliards de dongs ont été mobilisés. A noter d’ailleurs que plus des deux tiers de la somme - 346 milliards, pour être précis -, proviennent de la population.
« On n’arrête pas le train du progrès quand il est en marche », dit-on souvent. Voilà une expression qui pourrait presque servir de slogan aux acteurs de cette nouvelle ruralité, à Tho Xuan comme dans le reste du pays.