(VOVworld) - Stimuler les échanges et la critique autour de l’art contemporain : tel est l’objectif d’un projet baptisé CUCA en cours à Hanoi.
Atelier de CUCA en novembre et décembre 2013. Photo: Hanoigrapevine.com |
C’est Pham Dieu Huong, professeur à l’école des beaux arts du Vietnam, qui a lancé ce projet il y a plus de deux ans, un projet qui consiste à créer des ateliers sur les arts plastiques, mais aussi sur la musique ou encore sur la danse contemporaine, dans différents endroits, que ce soit dans un café ou même en plein air. Au total, 244 stagiaires, dont 10 étrangers, ont participé à ces ateliers animés par des artistes, vietnamiens ou non. Ces stagiaires sont issus de différents secteurs d’activité : la culture, les arts, l’éducation, les sciences, l’agriculture… Pham Dieu Huong : « Les stagiaires doivent travailler en groupe pour échanger des informations, discuter et préparer des exposés qui sont ensuite présentés à l’atelier. C’est une façon pour eux de se tenir informés des grandes tendances artistiques actuelles. »
Selon Bui Thi Hanh, elle-même stagiaire, ce projet permet de rapprocher les artistes du public : « Avant de participer à cet atelier de CUCA, je n’accordais pas beaucoup d’attention aux artistes. Ce qui m’intéressait, c’était l’oeuvre. Mais maintenant, je mesure mieux tout l’effort que suppose un processus de création : ce n’est pas que du savoir-faire, il y a aussi toute une réflexion. »
Une installation à l'occasion du 2ème anniversaire de CUCA. Photo: Thuy Nguyen/Thanh Nien
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Le peintre Nguyen Nhu Huy, qui est membre du comité organisateur du projet, estime que de nos jours, tous ceux qui sont prêts à dialoguer en profondeur avec une œuvre sont également prêts à percevoir l’art contemporain.
« Une bonne oeuvre est une œuvre avec laquelle le public peut dialoguer. Et inversement, un bon public est un public qui est prêt à instaurer un dialogue. C’est pour cette raison que l’éducation à l’art contemporain doit être vue différemment. Si, autrefois, notre éducation artistique consistait en des leçons d’histoire ou de pratique, aujourd’hui, nous apprenons à dialoguer avec les arts de manière critique », a-t-il dit.
Selon Pham Dieu Huong, qui est donc responsable du projet CUCA, c’est justement à partir de ce dialogue que pourra se constituer un public pour l’art contemporain, ce qui reste d’ailleurs l’objectif numéro un du projet.