(VOVWORLD) - La remise
des prix «Bùi Xuân Phai - pour l’amour de Hanoi» de 2018 vient d’avoir lieu
dans la capitale. Lancés en 2008 par le journal Sports & Culture (rattaché
à l’Agence vietnamienne d’Information) et la famille du regretté peintre Bùi
Xuân Phai, ces prix honorent les meilleurs ouvrages ou réalisations sur Hanoi.
Quatre prix sont décernés: le Grand prix, le prix Initiative, le prix Emploi et
le prix Littérature.
Le Grand prix a été attribué à Nguyên
Ba Dam |
Cette année, le Grand prix a été attribué à Nguyên
Ba Dam, un homme de culture né en 1922 à Hanoi, auteur de nombreux livres
consacrés à la capitale, dont «Hanoi à cette époque-là» ou encore «Hanoi - les
anecdotes de la fin du XIXe ou du début du XXe siècle».
C’est difficile d’évaluer l’attachement que
ressentent les candidats pour Hanoi. Si nous avons choisi Nguyên Ba Dam, qui de
toutes façons est une sommité dans son domaine, c’est parce que nous apprécions
son dévouement, sa passion et ses contributions à la préservation des valeurs hanoiennes,
nous explique Duong Trung Quôc, vice-président de l’Association des historiens
vietnamiens et membre du jury.
En ce moment, Nguyên Ba Dam achève un livre intitulé
«Hanoi d’antan» qui sortira à la fin de l’année. Il prévoit aussi de faire
publier l’année prochaine un livre sur les peintres hanoiens de renom. Hanoi,
toujours Hanoi!...
Le prix Littérature a été attribué au poète Phan Vu
pour son recueil «J’ai encore toi» et à l’ancien ambassadeur de France au
Vietnam Jean-Noël Poirer, pour son documentaire «Mon Hanoi». «J’ai encore toi»
de Phan Vu s’ouvre par «Les rues hanoiennes», un long poème de 24 strophes qui
sont comme 24 tableaux sur Hanoi. Phan Vu est aussi metteur en scène,
scénariste et peintre. C’est sans doute pour cette raison que ses poèmes font
penser à de la peinture.
Le prix Littérature a été attribué à l’ancien ambassadeur de France au
Vietnam Jean-Noël Poirer |
«Mon Hanoi» de Jean-Noël Poirer se présente
comme un parcours labyrinthique qui nous emmène à la découverte de pleins de
petits recoins de la capitale. Mais c’est l’architecture qui attire le plus l’attention
du diplomate, qui conclut que la ville a absorbé beaucoup d’influences
extérieures qu’elle a fait siennes, et que comme dans un jeu de scrabble,
chaque habitant est un morceau qui complète le panorama de Hanoi.
Le prix Initiative a récompensé le projet de
préservation du site archéologique «Le jardin de bananiers» du professeur associé
Nguyên Van Huy
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Le prix Initiative a récompensé le projet de
préservation du site archéologique «Le jardin de bananiers» du professeur associé
Nguyên Van Huy, qui a été directeur du musée d’ethnographie du Vietnam, et de ses
collaborateurs. Le site s’étend sur environ 19.000m2, dans la commune de Kim
Chung (district de Hoài Duc, Hanoi). Huit fouilles ont été effectuées sur ce
site découvert en 1969 où l’on peut trouver des traces d’activité humaine
vieilles de 3.500 à 1.800 ans.
Ceux qui vivaient ici étaient les premiers habitants
de la capitale, nous dit Nguyên Van Huy. Quand j’ai communiqué cette
information à la presse et aux autorités de Hanoi, elles ont tout de suite
compris que c’était un trésor inestimable.
Le prix Emploi a été décerné à la rue des peintures Phùng Hung, et au collectionneur Quach Van Dich, qui a offert deux
anciennes ancres à la ville de Hanoi. Selon les experts, ces deux ancres datant
du XVe siècle pourraient aider à faire la lumière sur les échanges commerciaux
par voie fluviale de l’époque. Avant d’être offertes à la ville de Hanoi, ces
deux ancres ont été conservées chez Quach Van Dich pendant près de deux
décennies.
Elles ont été repêchées dans le fleuve Rouge à Hanoi,
nous raconte-t-il. Je les ai achetées chez des pêcheurs. Elles sont des témoins
historiques des échanges que nos ancêtres avaient avec l’extérieur.
La rue des peintures de Phùng Hung a elle aussi été
primée, non seulement pour sa qualité artistique, mais aussi parce qu’elle crée
un espace culturel communautaire autour du pont ferroviaire dans le vieux
quartier.
Ces prix «Bùi Xuân Phai - pour l’amour de Hanoi» témoignent
de la fascination qu’exerce la capitale, aussi bien sur les Vietnamiens que sur
les étrangers. Mais ils sont aussi une preuve de l’extraordinaire vitalité de
la ville.