« Hoang Sa Vietnam : la meurtrissure »

(VOVworld)- Le documentaire « Hoang Sa Vietnam - la meurtrissure » vient d’être projeté à Hanoi après avoir été présenté au public dans certains pays du monde. Réalisé par André Menras, un Français de nationalité vietnamienne, le film porte sur la vie des pêcheurs vietnamiens dans la province de Quang Ngai.

«  Hoang Sa Vietnam : la meurtrissure » - ảnh 1

Cinéaste amateur, André Menras, dont le nom vietnamien est Ho Cuong Quyet, et son équipe, ont passé trois mois chez des pêcheurs de la commune de Binh Chau, dans le district de Binh Son, et sur l’île de Ly Son, pour réaliser ce film d’environ d’une heure. Le film est centré sur les dialogues entre André Menras et les personnes qui lui racontent leur vie,  des pêcheurs qui défient les dangers de la pêche hauturière.

«  Hoang Sa Vietnam : la meurtrissure » - ảnh 2
Le réalisateur André Menras, dont le nom vietnamien est
Ho Cuong Quyet

(Extrait de dialogue avec le pêcheur Tieu Viet La)

« Est-ce que vous regrettez d’être allé pêcher à Hoang Sa ?

Mon regret, c’est de ne plus pouvoir aller y travailler et protéger nos îles car Hoang Sa appartient au Vietnam.

Avez-vous la nostalgie de Hoang Sa ?

Comment ne pas l’avoir ? C’est mon pays. C’est le Vietnam. Bien sûr que j’ai la nostalgie. »

Le film donne aussi la parole aux veuves et orphelins des pêcheurs qui témoignent de leur condition de vie pénible depuis qu’ils sont sans leur époux ou leur père :

(Extrait de dialogue avec Mme Nguyen Thi Tuyet)

« Mon mari a disparu je ne sais pas comment, et je reste avec mes trois enfants. Sans lui, je ne peux rien. Je n’ai pas de terre. Je travaille pour quelques dizaines de milliers de dongs par jour pour nourrir mes enfants. »

Dès le début du film, écoutant un vers anonyme récité par une pathétique voix féminine : « Hoang Sa, immensité de ciel et d’eau. Je t’ai vu partir mais jamais revenir », Mme Tran Thi Nga, une retraitée vivant à Hanoi, n’a  pu retenir ses larmes.

« J’ai de la compassion avec les habitants du Centre et leur vie pénible, notamment ces jeunes femmes qui ont perdu leur mari, leur unique appui. » confie-t-elle.

Pour Pham Van Chung, enseignant à l’École des Sciences sociales et humaines de l’Université de Hanoi, ces pêcheurs de Binh Chau et Ly Son, tout comme ceux vivant dans d’autres régions littorales vietnamiennes, sont des héros qui tiennent la mer pour préserver les pêcheries des ancêtres.

« J’ai beaucoup de sentiments pour eux. Je les admire aussi car ils sont courageux et stoïques. Tout en pratiquant la pêche, leur seul gagne-pain, ils contribuent à défendre la Patrie. » dit Pham Van Chung.

Le film se termine par l’image des "tombes du vent" (une sorte de cénotaphe), qui n’abritent aucun corps, seulement des figurines représentant des pêcheurs ayant perdu leur vie en mer. Encore une fois, on entend le vers anonyme « Hoang Sa, immensité de ciel et d’eau. Je t’ai vu partir mais jamais revenir ». Pour le professeur Chu Hao, président de l’Association d’amitié Vietnam-France, ce sont les preuves les plus éloquentes de la vie pénible des pêcheurs et des douleurs inexprimables de leurs veuves et orphelins.

 

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