(VOVworlds)-Dans la société, il existe des personnes défavorisées qui souffrent de handicaps physiques ou mentaux. Mais pour peu qu’elles se sentent soutenues et entourées, ces personnes gardent confiance et réussissent à surmonter leurs difficultés.

Ce n’est pas un atelier de confection textile comme les autres ! Cet atelier, il se situe en plein coeur de Hanoi, dans l’arrondissement de Dong Da, dans la ruelle Linh Quang pour être précis. Mais surtout, c’est une adresse que de très nombreux handicapés connaissent bien puisqu’il s’agit en fait d’un centre de formation professionnelle - le centre Linh Quang - qui leur est réservé. Et ce centre, c’est un certain Trân Duyên Hai qui l’a fondé en 1975, poussé par un élan de compassion et par le désir de procurer aux handicapés les moyens de devenir autonomes. Mais alors, pourquoi la confection textile? Pour deux raisons très simples. D’abord parce que Trân Duyên Hai travaillait déjà comme professeur dans un centre de formation aux métiers de la confection textile, mais aussi et surtout parce que la confection textile est un métier assez bien adapté aux conditions de travail particulières des handicapés. Il faut savoir que dans ce centre, les apprentis sont formés et hébergés gratuitement et qu’en outre, ils peuvent même trouver un emploi à leur sortie, comme nous l’explique Trân Duyên Hai : "Nous établissons des partenariats avec les entreprises sous 2 formes. Tout d’abord,  elles nous fournissent des produits semi-finis auxquelles nos apprentis mettent la dernière main, ce qui leur donne l’occasion de pratiquer et de recevoir une petite rémunération. Et du coup, ces mêmes entreprises sont susceptibles de les embaucher à leur sortie du centre."

Les produits semi-finis fournis par les entreprises au centre Linh Quang sont pour la plupart des uniformes d’écoliers ou des combinaisons de travail destinées aux ouvriers. Il est en tout cas à noter que les vêtements confectionnés au centre sont de plus en plus diversifiés, et que leur qualité correspond aux exigences de certains marchés réputés difficiles d’accès comme les Etats-Unis ou l’Allemagne.  

Malgré leurs handicaps, les apprentis de ce centre sont souvent mus par une détermination farouche. Ils aspirent à apprendre un métier, à travailler et à apporter leur modeste contribution à la société. Même si elle est paralysée des deux jambes à cause d’une poliomyélite depuis sa plus tendre enfance et qu’elle ne peut se déplacer qu’à l’aide de béquilles, la jeune Hô Thi Thuong, qui vient de Nghê An, ne perd pas foi en la vie. Certes, elle a d’abord connu beaucoup de difficultés, notamment lorsqu’il s’agissait de manipuler telle ou telle machine. Mais grâce aux encouragements que lui ont prodigués ses formateurs et grâce surtout à ses efforts, elle est désormais capable de confectionner des uniformes de bureau. Hồ Thi Thuong nous indique :
"Tout ce que je peux souhaiter, c’est posséder un métier et trouver un emploi pour gagner ma vie, même modestement. Je trouve que la joie que l’on peut éprouver à accomplir un travail donne un sens à une vie! Ici, les formateurs nous traitent avec beaucoup de dévouement et d’affection. Et tous les apprentis connaissent des difficultés de même type, il y a donc une grande solidarité."     

Pour les formateurs, les progrès accomplis par les jeunes apprentis dont ils ont la charge sont une véritable source de joie. Apprendre un métier à quelqu’un est toujours une tâche plus ou moins ardue. Mais avec une personne handicapée, il faut faire preuve de beaucoup de patience et de tact, car bien souvent, les difficultés physiques s’accompagnent d’un manque de confiance et d’une certaine forme de complexe. Vu Thi Nga, formatrice, nous fait savoir :  "J’éprouve beaucoup de compassion pour ces jeunes défavorisés. Je trouve chez eux une véritable ardeur au travail. Lorsqu’ils peuvent travailler de leurs propres mains et gagner leur vie, même modestement, ils en sont très heureux. Cette joie qui est la leur, nous la partageons pleinement !"

Pour les handicapés, les centres de formation professionnelle comme Linh Quang sont des endroits qui redonnent le goût de vivre, mais aussi une certaine forme de dignité. Parfois, ils reçoivent même des cadeaux, qui leur sont adressés par des entreprises ou par des particuliers. Toutes ces marques de sollicitude témoignent bien du fait que la société prend soin des handicapés et que décidement, la solidarité est une tradition solidement ancrée dans le coeur des Vietnamiens.