Un peu d’affection avec l’arrivée du printemps

(VOVworld) Une équipe de journalistes de la Voix du Vietnam vient de se rendre à Tung Qua Lin, une commune de la province de Lai Chau, située à 1800 m d’altitude. Pour ce faire, ils ont dû parcourir plus de 500km, ce qui leur a pris une bonne journée, étant donné l’état des routes. Néanmoins, le déplacement en valait la chandelle. Ils ont largement été récompensés de leur peine, tant l’accueil qu’ils ont reçu a été chaleureux.

15 heures de route… les journalistes de la Voix du Vietnam viennent tout juste d’arriver à Tung Qua Lin, à bord d’une voiture chargée de cadeaux pour le Têt, et ce n’était pas une mince affaire que de parvenir jusque-là: le parcours est cahotique au possible et semé d’embuches.  

Pour les accueillir, des villageois, des enseignants, mais aussi des soldats du poste-frontière de Gia San. Il est déjà 20 heures, mais personne ne se sent vraiment fatigué. Il y a plutôt comme une espèce d’exitation à l’idée d’etre parvenu presque à la frontière. Nguyen Duc Anh, qui est correspondant pour les émissions en chinois, et qui en est à son premier voyage à Lai Chau, nous livre ses impressions : “Ce n’est qu’en arrivant sur place que je me rends compte à quel point la vie de nos compatriotes peut être encore difficile. Les enfants, notamment, manquent de vêtements. A cette altitude, il fait évidemment froid, et les maisons sont mal isolées. Ca me serre le coeur de découvrir une telle situation, mais en même temps, je réalise que ce voyage est vraiment une prise de conscience.”

Il faut essayer d’imaginer ce qu’est la froidure hivernale au petit matin, dans ces contrées… Eh bien malgré ça, les enfants marchent pieds nus. Ils doivent lutter avec une énergie farouche pour se préserver du froid, avec bien souvent qu’une pauvre veste rapiécée comme unique rempart contre le vent. Et c’est comme ça tous les hivers. Mais cette année, le petit Vang A Chai, de l’ethnie Hmong, est très heureux en sachant qu’il figure dans la liste des bénéficiaires des cadeaux de Hanoi : “J’ai très froid et je n’ai pas de vêtements chauds, je n’ai que cette veste légère.”

Quel décalage avec les enfants du delta! Difficile de ne pas y songer! A Hanoi, lorsqu’il fait froid, les enfants sont emmitouflés dans des combinaisons hivernales, et si les températures sont vraiment trop basses, ils n’ont pas école. C’est pareil ici, les enfants aussi n’ont pas école lorsqu’il fait trop froid. Théoriquement, en tout cas, parce que si c’était vraiment le cas, ils n’iraient jamais à l’école en hiver. Luong Ngoc Bich, directeur adjoint de l’école primaire de Tung Qua Lin, a dit : “Les règlements prévoient que lorsque les températures descendent en-dessous de 10 degrés, les enfants du primaire ne vont pas à l’école. Sauf qu’ici, si on applique ce règlement à la lettre, les enfants n’iront jamais à l’école en hiver puisqu’il fait froid continuellement. Avant de leur donner congé, on attend qu’il fasse vraiment très très froid. Le reste du temps, il faut bien avancer dans les programmes.”

Il semble que le froid rapproche les êtres. Le chant entonné maladroitement par les enfants détend l’atmosphère. Tandis que les petits déballent leurs cadeaux et leurs étrennes, les adultes recoivent des gâteaux de riz gluant, du sucre et bien sûr des confiseries du Têt. Pour eux, cette voiture qui vient du delta apporte non seulement des produits du Têt mais aussi, et surtout de l’affection. Les Kinh, les Hmong, les Ha Nhi et les Yao se rassemblent autour du feu pour célébrer précocement le nouvel an avec des tasses d’alcool. Ly Gieo May, de l’ethnie Ha Nhi, est très heureuse : “Nous avons reçu beaucoup de cadeaux pour le nouvel an! C’est vraiment une très grande joie!”

Quant à Giang Chang Dinh, il est venu de loin pour recevoir ses cadeaux : “Je suis très touché de recevoir ces cadeaux de la Voix du Vietnam qui nous apporte un Têt chaleureux, et qui dans une certaine mesure, allège nos difficultés.”

Comme les autres années, les Ha Nhi, les Hmong et les Yao du district montagneux de Phong Tho accueillent le nouvel an avec les soldats du poste-frontière de Giao San. La solidarité qui règne entre la population et les soldats fait un peu oublier le froid rigoureux de la montagne, comme nous l’explique le capitaine Nguyen Ngoc Anh, commandant adjoint du poste : “Nous nous disons toujours que nous devons célébrer le Têt comme si nous étions chez nous. C’est le 6ème Têt que je passe ici, en 13 ans de vie militaire, et je dois dire que la joie des habitants est vraiment contagieuse. Je souhaite vraiment que nous réussissions ensemble à vaincre la misère et à améliorer les conditions d’existence. Mais il faudrait en tout premier lieu que les enfants aient de quoi se vêtir et se chausser.”

Le souhait des soldats en faction dans ce poste-frontalier de voir les habitants des hautes régions manger à leur faim et vêtus chaudement est partagé par l’ensemble de la communauté.

Lan Anh - Tiến Cường

Commentaires

Autres