Une Polonaise à Ly Son

(VOVworld)- Les habitants de l’île Ly Son, au large de la province centrale de Quang Ngai, sont habitués de voir une femme blonde aux yeux bleus qui parcourt l’île tous les jours en bicyclette. Elle salue tous ceux qu’elle rencontre et discute avec eux de tout et de rien en vietnamien avec un certain accent. Elle s’appelle Edyta Roszko, une chercheuse polonaise.

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Edyta Roszko a découvert le Vietnam tout à fait par hasard. Elle voulait aller en Chine faire des études mais l’un de ses professeurs lui a conseillé le Vietnam. C’est ainsi qu’elle a commencé son premier séjour au Vietnam: « En 2003, je suis venue pour la première fois au Vietnam. Au début, j’ai conversé avec les autres en russe. Ensuite, j’ai appris le vietnamien avec deux professeurs, mais aussi dans la rue. J’ai voulu être au contact avec les Vietnamiens le plus possible pour améliorer mon vietnamien ».

À la fin de ses études, en 2005, Edyta Roszko est revenue en Europe pour travailler, mais n’a cessé de penser au Vietnam. Elle a donc choisi Quang Ngai, une province centrale du Vietnam, pour sa thèse de doctorat.

« J’ai voulu poursuivre les études pour changer de travail. J’ai lu des documents sur le Centre du Vietnam et contacté l’École française d’Extrême-Orient qui m’a invité à participer à leur programme d’études à Quang Ngai. Mon projet de recherche portant sur les croyances populaires, en 2006-2007, j’ai étudié la culture de Sa Huynh et j’ai travaillé à Ly Son pendant un an », a-t-elle dit.

Edyta Roszko était très impressionnée par les croyances de Quang Ngai, et notamment celles de Ly Son. C’est une île qui s’étend sur à peine 10 km2, mais riche de vestiges et de cérémonies religieuses dont celle en mémoire des soldats de Hoang Sa-Paracels et celle pour une pêche fructueuse. Après la soutenance de sa thèse, la Polonaise s’est toujours intéressée  aux documents sur le Vietnam et sur Ly Son en particulier. En 2013, le projet de recherche d’Edyta Roszko sur la culture maritime a été approuvé par l’Union européenne. Elle est donc revenue à Ly Son pour mener son projet : « De retour à Ly Son après sept ans, j’ai constaté des changements dans les rituels. Autrefois, les femmes ne pouvaient pas entrer dans les zones sacrées lors des cérémonies, ce qui n’est plus le cas de nos jours. Même les touristes peuvent y entrer. La culture change avec le temps. J’étudie justement ces changements ».

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Mais il y a une chose qui ne change pas, selon Edyta Roszko, c’est que les habitants de Ly Son sont toujours aussi gentils et sincères: « Ici, les gens sont très proches les uns des autres. Ils se connaissent tous, s’entraident et sont solidaires dans la vie. Je les dérange tout le temps avec mes questions sur la vie, sur la culture, alors qu’ils ne me demandent que l’objectif de mon séjour ici ou mon statut matrimonial ».

En parcourant l’île sur sa bicyclette et en discutant avec les habitants, la Polonaise a pu gagner la sympathie de ces derniers qui l’aident avec dévouement. Vo Van Ut, l’un de ceux qui ont aidé Edyta Roszko à étudier la culture de Ly Son: « Quand je lui ai demandé l’objet de son étude, elle m’a dit qu’elle voulait étudier la culture populaire vietnamienne, notamment les fêtes traditionnelles de Ly Son. J’aime bien les étrangers qui s’intéressent à la culture de Ly Son en particulier et du Vietnam dans l’ensemble. Je l’ai donc aidée dans son travail ».

L’époux d’Edyta Roszko, un ethnologue hollandais, a passé une vingtaine d’années à étudier les ethnies des hauts-plateaux du centre Tay Nguyen. C’est donc l’amour du Vietnam qui a créé leur premier lien. « Nous nous sommes rencontrés à un colloque, nous nous parlions en vietnamien et n’arrivions pas à mettre fin à notre conversation, raconte Edyta Roszko. Actuellement, nous vivons au Danemark mais j’enseigne en Grande-Bretagne. Nous communiquons principalement en anglais, mais parfois, nous parlons en vietnamien pour préserver notre intimité. Dans le travail, nous échangeons également en vietnamien car nous aimons le Vietnam, notre deuxième pays natal. »

Pour pouvoir être à Ly Son cette année, Edyta Roszko a repoussé son projet d’avoir un enfant. Mais elle espère que, lors de son prochain séjour à Ly Son, elle sera accompagnée de son époux et de leur enfant à qui elle voudrait présenter cette région si chère à son cœur.


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