Une porte ouverte sur l’imaginaire…

(VOVworld) - Fruit de 15 ans d’un labeur acharné, « Ferronnerie d’antan », de Tran Hau Yen The, est un ouvrage qui fera certainement date pour les passionnés d’architecture hanoienne. Le jury du prix Bui Xuan Phai ne s’y est d’ailleurs pas trompé puisqu’il l’a primé.

Une porte ouverte sur l’imaginaire… - ảnh 1

Comme son titre le suggère, « Ferronnerie d’antan » nous emmène dans l’univers du fer forgé, en se focalisant sur les grilles, les portes, les balcons et les fenêtres qui se faisaient à Hanoi au début du 20ème siècle. Le livre nous fournit des informations assez complètes  sur l’introduction de la ferronnerie occidentale au Vietnam et son évolution. À l’époque, comme la soudure n’existait pas encore, les pièces étaient assemblés grâce à un rivetage minutieusement calculé par des artisans, vite passés maîtres en la matière. Tran Hau Yen The :

« C’est lorsque la ligne ferroviaire Hanoi-Yunnan a été mise en chantier par les Français que la ferronnerie a commencé à prendre son essor à Hanoi. Ce sont d’abord les rançais qui se sont mis à faire des grilles en fer forgé pour les palais du résident supérieur et du gouverneur général de l’Indochine, pour certaines écoles… »   

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« Ferronnerie d’antan » nous propose un véritable inventaire du patrimoine ferronnier de la capitale, un patrimoine qui ferait presque partie de l’intimité de Tran Hau Yen The tant il est vrai qu’il a toujours eu les yeux de Chimène pour toutes ces ouvrages en fer forgé qui donnent à Hanoi son cachet suranné.    

« Quand j’allais à l’école en tramway, depuis la rue Bach Mai jusqu’au lac de l’Épée restituée, en passant par les rues Hue et Hang Bai, j’admirais toujours les façades, avec leurs portes, leurs fenêtres et leurs balcons en fer forgé… De nos jours, plus personne ne s’étonne de voir que le fer forgé est utilisé en architecture. Mais au départ, ça a été une petite révolution, en tout cas ici où les maisons étaient en bois. »       

Tran Hau Yen The a passé plus de 15 ans à parcourir les rues et ruelles de Hanoi pour photographier, cartographier, mais aussi recueillir des témoignages. C’est à une véritable course contre l’urbanisation destructrice qu’il s’est livré.      

« En lisant ce livre, on a l’impression d’une ville propre, élégante et raffinée. Rien à voir avec cette ville en pleine explosion, avec ses néons et ses panneaux publicitaires. Moi, j’ai simplement voulu montrer ce qui se cache derrière tout ça : pas seulement de belles ferronneries, mais aussi, et peut-être surtout, un art de vivre… »   

« Ferronnerie d’antan » est un livre qui fera certainement le bonheur des architectes et bien sûr des ferronniers. Tout en donnant un éclairage un peu nostalgique sur Hanoi, il est comme une porte - ferronnée - ouverte sur l’imaginaire…
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