(VOVWORLD) - Les gongs du Tây Nguyên (Hauts plateaux du Centre) ont été classés en 2005 au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO. Cette semaine, nous vous proposons de découvrir Gia Lai, l’une des cinq provinces du Tây Nguyên où l’art du gong fait partie de la culture locale.
Un numéro de gongs interprété par 3 groupes de joueurs du village de Pleiku Roh lors d'une cérémonie tenu le 20 novembre 2020 dans la ville de Pleiku célébrant le 15e anniversaire de l’inscription des gongs du Tây Nguyên au patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO. Photo: VOV |
Pleiku Roh est un village rattaché à la ville de Pleiku, le chef-lieu de la province de Gia Lai. Avant 2008, ce village ne comptait qu’un seul groupe de joueurs de gongs dont les membres étaient tous âgés. Soucieux de perpétuer cet art musical si typique de la région, Siu Thum, a décidé d’en enseigner gratuitement la pratique aux jeunes villageois. Deux nouveaux groupes ont alors été créés, le premier destiné aux enfants et le second aux jeunes.
Le groupe des enfants compte aujourd’hui 17 membres qui se réunissent tous les soirs pour répéter. Un concert célébrant le Nouvel an lunaire sera organisé. Siu Thum:
«Avant les jeunes de notre communauté étaient sur Internet et ne s’intéressaient pas à leurs traditions. Je suis passionné par la musique des gongs et j’ai eu envie de transmettre ma passion à la jeune génération. Aujourd’hui, de plus en plus de jeunes s’intéressent à cet art musical ancestral et unique ».
Siu Rên, le patriarche du village d’O, dans le district d’Ia Grai, explique que chaque famille J’rai doit au moins posséder un ensemble de gongs qui témoigne de sa fortune, de son prestige ou de son indépendance. Les gongs sont joués lors de cérémonies importantes, comme les obsèques, l’abandon du tombeau, le sacrifice du buffle ou l’inauguration d’une maison. Siu Rên nous invite à découvrir ses deux ensembles qui couvrent tout un pan de mur.
Siu Rên, le patriarche du village d’O, présente un ensemble de gongs. Photo: VOV |
«Ce bel ensemble de gongs coûte la recette d’une récolte abondante. Je vais le léguer à mes enfants. Les gongs sont présents dans toutes les festivités et les rituels familiaux importants. Il est hors question de les vendre!».
Parmi les 5 provinces représentatives de la culture des gongs du Tây Nguyên, Gia Lai et ses 5.600 gongs est la plus dotée. Ces dernières années, tous les districts, toutes les villes, toutes les communes et tous les bourgs de la province ont organisé leur propre concours de gongs annuel. Nguyên Xuân Hà, chef de la chambre de la Culture et de l’Information de la ville de Pleiku, indique :
«Avec les ensembles de gongs que nous offrons chaque année, les villages peuvent organiser des cours. Les patriarches et les aînés apprennent aux jeunes générations les œuvres classiques. Certains jeunes passionnés sont déjà très talentueux».
Depuis l’inscription des gongs du Tây Nguyên au patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO, la province de Gia Lai a organisé plusieurs festivals pour valoriser et préserver cet art ancestral. Nguyên Duc Hoàng, chef adjoint du service provincial de la Culture, des Sports et du Tourisme:
«Gia Lai a accueilli en 2009 le Festival international des gongs et en 2018 le Festival culturel des gongs du Tây Nguyên. Nous envisageons d’introduire des cours de gongs à l’école».
Gia Lai ambitionne de faire découvrir ce patrimoine unique à un public plus large en l’associant notamment au festival des fleurs des tournesols mexicains, à la fête du volcan de Chu Dang Ya, à la fête culturelle et sportive des minorités ethniques et à la course des pirogues sur le fleuve Pô Cô.