(VOVWORLD) - La Commission
européenne a fait part mercredi dernier de sa volonté de créer une nouvelle
autorité européenne en matière de santé. Le rôle de cette «Union de la Santé»
consisterait à préparer les États membres à affronter de futures crises
sanitaires, à constituer des stocks de médicaments stratégiques et à investir
dans la recherche et le développement pharmaceutiques.
Afin de limiter les
effets de l’épidémie de Covid-19 et d’alléger la charge pesant sur leur système
hospitalier, plusieurs pays européens ont adopté de nouvelles mesures de
confinement au cours des dernières semaines.
En France, le Premier
ministre Jean Castex a confirmé un ralentissement des contaminations, mais qui
n’a pas encore réduit le nombre d’hospitalisations. Il a jugé irresponsable de
lever et même d’alléger le dispositif de confinement pour l’instant. Il n’est donc
pas question au 1er décembre d’ouvrir ni les bars, ni les
restaurants, ni les salles de sports. Quant à Noël et au Jour de l’An, il ne
serait pas raisonnable d’espérer pouvoir organiser de grandes fêtes à plusieurs
dizaines de personnes, notamment pour le réveillon, a-t-il dit.
Face au spectre d’une nouvelle vague
d’infection, la commissaire européenne à la Santé Stella
Kyriakides a présenté mercredi 11 novembre son programme d’une Europe de la Santé.
Tirant les leçons de la crise sanitaire actuelle, l’exécutif européen veut
créer une nouvelle agence et renforcer les compétences de celles déjà
existantes pour mieux faire face aux prochaines pandémies.
Élément phare de ce
projet est la création d’une nouvelle autorité, baptisée Autorité de Réponse
aux Urgences sanitaires (Health Emergency Response Authority). L’Europe a besoin
d’être capable d’anticiper des menaces spécifiques et ne pas attendre qu’elles
se produisent, a expliqué Stella Kyriakides. Les contours de cette future
agence ne sont pas encore détaillés, mais doivent faire l’objet d’une
proposition formelle, fin 2021, pour une entrée en service en 2023.
La Commission
européenne souhaite aussi nouer des partenariats avec l’industrie
pharmaceutique et les organismes de recherche. Alors que la crise sanitaire a
mis en évidence la dépendance de l’Europe à des pays tiers, l’institution
européenne souhaite qu’à travers cette agence, les industriels investissent
dans des produits innovants et qu’ils restent en Europe pour les produire.
Photo d'illustration: infoguerre.fr
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La Commission
européenne souhaite également activer un mécanisme d’intervention d’urgence de
l’Union européenne, indépendant de l’Organisation mondiale de la Santé. Ce qui
lui donnerait de la flexibilité pour déclarer immédiatement une situation d’urgence
et commencer à faire des stocks, à lancer des marchés publics et avoir une
réponse précoce.
En parallèle, l’Agence
européenne des médicaments verrait elle-aussi son mandat renforcé et serait
dotée de tâches et effectifs supplémentaires, pour surveiller les risques de
pénuries de médicaments et dispositifs médicaux, mais aussi pour faciliter les
essais et procédures d’approbation de potentiels traitements cruciaux.
Dans cette même
optique, la Commission européenne propose de renforcer les pouvoirs du Centre
européen de contrôle et de prévention des maladies (ECDC). Si actuellement,
celui-ci se limite à présenter des données scientifiques, dans l’avenir, il pourrait
recommander de surveiller les capacités des hôpitaux, et notamment des unités
de soins intensifs, ou encore de déployer des équipes d’experts dans les États
membres lorsqu’une crise sanitaire rend leur aide nécessaire.
Surveillance
renforcée des maladies émergentes, capacité d’action en temps réel, déploiement
d’équipes d’assistance dans les États européens affrontant une crise, l’ECDC
deviendrait le bras armé de cette nouvelle stratégie.