L’Afghanistan face à un avenir incertain

(VOVWORLD) - Plus de vingt ans après avoir été renversés par les Américains, les talibans ont repris les rênes de l’Afghanistan. 
L’Afghanistan face à un avenir incertain - ảnh 1Les talibans au palais présidentiel, à Kaboul, le 15 août 2021. Photo: AP/ Zabi Karimi

Le 15 août dernier, ils ont investi la capitale Kaboul et proclamé la fin de la guerre. Le président Ashraf Ghani a reconnu sa défaite et a quitté le pays.

Le retour au pouvoir

Les talibans annonceront bientôt le régime politique et la forme d’État qu’ils entendent mettre en place en Afghanistan, a déclaré, le 15 août, leur porte-parole Mohammad Naeem, quelques heures après la chute de Kaboul.   

Le président Ashraf Ghani, qui se serait envolé avant l’entrée des talibans à Kaboul, a officiellement reconnu, le lendemain, l’effondrement de son régime, et expliqué qu’il avait quitté le pays pour éviter un bain de sang. Les États-Unis et leurs alliés occidentaux ont confirmé le contrôle total des talibans dans le pays et leur intention de ne pas y revenir.

Seulement trois mois après le début du retrait de la coalition internationale conduite par les États-Unis et face à l’impuissance du gouvernement de Kaboul, les talibans sont revenus au pouvoir, ouvrant une nouvelle page d’incertitude dans l’histoire de l’Afghanistan.

Les talibans ont-ils changé?

A en croire leur porte-parole, les talibans ont finalement remporté «la paix pour le pays et l’indépendance pour le peuple», l’objectif qu’ils poursuivaient depuis plus de deux décennies.

L’Afghanistan face à un avenir incertain - ảnh 2Le drapeau taliban au palais présidentielà Kaboul, le 16 août. Photo: Reuters

Ils s’engagent en tout cas à assurer la sécurité de toutes les missions diplomatiques étrangères présentes dans le pays et invitent les anciens dirigeants du gouvernement de Kaboul et les pays concernés à mener un dialogue. Les talibans promettent également d’accepter d’autres personnalités qui ne sont pas membres du mouvement au sein du nouveau gouvernement, de respecter les droits de femmes et des minorités ethniques, ainsi que la liberté d’expression autorisée par la charia. 

Même s’ils montrent aujourd’hui un visage plus pacifique que lorsqu’ils dirigeaient le pays de 1996 à 2001, les experts américains et européens craignent que ces promesses ne soient pas tenues.

D’abord, les talibans sont un groupe armé et non une organisation politique civile capable de diriger un pays en proie à des instabilités sociopolitiques et sécuritaires récurrentes. Leurs engagements à respecter les droits de femmes et la liberté d’expression semblent contraires à la charia, la loi religieuse très autoritaire qui sera bientôt réinstaurée. Par ailleurs, leurs liens avec les organisations terroristes comme al-Qaïda et l’État islamique, sont loin d’être rompus.

Si d’autres experts se montrent plus optimistes, estimant que sous la pression de la communauté internationale, les talibans pourraient adopter une approche plus flexible et modérée, personne ne peut aujourd’hui présumer de l’avenir de ce pays.

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