(VOVWORLD) - Neuf ans après le renversement et l’assassinat du colonel Kadhafi, force est de constater que la Libye est toujours plongée dans la guerre et le chaos.
Les forces du gouvernement, soutenues par Ankara (photo THX/TTXVN) |
Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est en proie à des conflits multiples, complexifiés par la présence accrue d'acteurs internationaux.
Les forces en présence
La Libye est déchirée entre d’un côté le gouvernement d’union nationale basé à Tripoli, qui est reconnu par l’ONU et soutenu notamment par la Turquie, et de l’autre l’armée de libération nationale dirigée par le maréchal Khalifa Haftar, qui peut compter sur le soutien de l’Égypte, des Émirats arabes unis et de la Russie.
Le processus de paix entamé en 2017 a volé en éclat en avril 2019 avec le lancement d’une vaste offensive de l’armée de libération nationale visant à prendre Tripoli, la capitale. Et comme si cela ne suffisait pas, la Turquie et l’Égypte menacent de lancer une intervention militaire en Libye.
Ce qu'il se passe actuellement
Les forces du gouvernement, soutenues par Ankara, ont gagné du terrain à Tripoli et dans le nord-ouest de la Libye en chassant les forces de l’armée de libération nationale de leurs fiefs. Elles sont déterminées à reprendre Syrte, ville sous contrôle du maréchal Haftar et point stratégique dans l’exploitation des ressources pétrolières libyennes.
L’envoi d’armes et de milliers de soldats turcs en Libye inquiète le Caire. Abdel Fattah al-Sissi a d’ailleurs déclaré que l'Égypte ne resterait pas «inerte» face à une «menace directe» sur sa sécurité nationale et celle de la Libye, qualifiant Syrte et Joufrah de «ligne rouge».
Lundi dernier, le Parlement égyptien a approuvé à l'unanimité un éventuel envoi «d’éléments de l’armée égyptienne dans des missions de combat hors des frontières» afin de «défendre la sécurité nationale». À partir de maintenant, le président égyptien a donc les mains libres. Il peut mettre à exécution sa menace d’intervenir militairement si les forces du gouvernement d’union nationale franchissent la ligne allant de Syrte à Joufrah dans le centre de la Libye.
De son côté, Ankara a réaffirmé son soutien au gouvernement d’union nationale de Tripoli.
Appel à l’apaisement
Face à l’escalade des tensions en Libye, la mission d'appui des Nations unies en Libye a quant à elle appelé à la reprise des pourparlers et au respect de l’embargo sur les armes.
À noter, par ailleurs, que le 18 juillet, l’Allemagne, la France et l’Italie avaient appelé les puissances étrangères à ne plus violer l’embargo sur les armes en Libye et à «cesser leurs interférences» dans ce pays en proie à la guerre civile depuis 2011. Les trois nations européennes ont fait part de leurs «graves préoccupations» quant à «l’augmentation des tensions militaires» en Libye et ont menacé de sanctions les puissances étrangères soutenant les belligérants. Un avertissement qui apparaît, pour l’heure, peu dissuasif.
La Russie a de son côté appelé à un cessez-le-feu immédiat pour redémarrer un dialogue politique national en vue de mettre fin à la crise en Lybie.
Neuf ans après la mort de Kadhafi, l’enfer règne en Libye, et la paix semble une idée très lointaine…