(VOVWORLD) - En 2022, Hanoï a été la toute première localité du Vietnam à promulguer une résolution sur le développement des industries culturelles locales, dont elle entend faire un secteur économique de pointe. Si la culture participe de sa force de persuasion, la capitale veut qu’elle participe aussi de la pérennité de son développement.
Spectacle de danse du dragon dans la zone piétonne autour du lac Hoàn Kiêm (photo: Hà Phuong/VOV)
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Dans cette résolution allant jusqu’en 2025, avec des orientations pour 2030 et une vision pour 2045, Hanoï s’est fixé pour objectif de faciliter le développement global de toutes les industries culturelles disponibles, tant sur le plan de la taille, de la qualité des produits et des services que sur le plan des débouchés. Elle fera en sorte que ces industries constituent un secteur économique de pointe à forte valeur ajoutée, qu’elles atteignent un haut niveau de professionnalisme, disposent d’infrastructures modernes et synchrones, et donnent des produits diversifiés répondant aussi bien aux besoins des Vietnamiens qu’aux normes internationales pour pouvoir être exportés.
Pour Nguyên Van Phong, secrétaire adjoint du comité du Parti de Hanoï, la culture est certainement un atout de la ville. Si elle ne se situe qu’au 17e rang des capitales du monde en termes de superficie, Hanoï fait partie des rares capitales à avoir plus de mille ans d’existence, dit-il.
«Nous avons décidé qu’une culture développée et des Hanoïens élégants et courtois seraient une ressource importante pour le développement rapide et durable de la capitale. Cette décision marque une avancée dans la réflexion des dirigeants qui, il y a encore quelques années, considéraient la culture et la population comme à la fois un objectif et un moteur du développement. Aujourd’hui, nous insistons sur le côté ressource, c’est-à-dire que nous nous donnons la mission de valoriser la culture et la population hanoïennes, pour développer rapidement et durablement la capitale», explique-t-il.
Hanoï espère donc être en mesure de proposer, dès 2025, des produits culturels de marque susceptibles d’affronter la concurrence régionale, qui contribueraient à hauteur de 4 à 5% au PIB local. En 2030, la part des industries culturelles devrait être de 7% et en 2045, de 10% du PIB hanoïen.
Un spectacle de "châu van" dans le Vieux quartier de Hanoi (photo: Minh Duc/TTXVN)
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Lors d’un colloque tenu le 16 août sur le développement des industries culturelles à Hanoï, plusieurs spécialistes ont insisté sur la nécessité de trouver des démarches appropriées. Bùi Hoài Son, membre de la Commission culturelle et éducative de l’Assemblée nationale, y a participé.
«La résolution sur le développement des industries culturelles permettra de développer la culture et de soigner l’image de la population hanoïenne. La culture hanoïenne est une fierté de la culture vietnamienne, sa préservation et sa valorisation sont donc d’autant plus nécessaires pour galvaniser les Vietnamiens en général dans la prochaine période de développement national», a-t-il déclaré.
Afin de mettre en œuvre ladite résolution, Hanoï a décidé de valoriser son patrimoine culturel et architectural et de donner une nouvelle jeunesse à ses artisanats traditionnels. Le tourisme peut être une piste intéressante, comme l’indique Nguyên Thanh Quang, directeur du Centre de conservation patrimoniale de Thang Long.
«Grâce à cette résolution, tous les projets afférents que le Premier ministre a validés pourront être rapidement mis en œuvre. Nous avons par exemple pris l’initiative d’organiser, au sein de la cité impériale de Thang Long, des évènements culturels annuels, tels que le Nouvel an traditionnel, la fête de mi-automne et la fête insecticide. Nous intensifierons également les échanges internationaux pour nous inspirer de bonnes expériences de par le monde», fait-il savoir.
D’ici à 2025, Hanoï investira massivement dans le développement d’espaces publics, de sites de tourisme culturel, de divertissement et de spectacles, mais aussi dans la création de nouveaux espaces piétons. La ville dispose de plus de 300 villages d’artisanat traditionnel et de près de 6000 vestiges culturels, sans compter un patrimoine culturel immatériel considérable. Autant de ressources pour le développement des industries culturelles dignes d’une capitale faisant partie du Réseau des villes créatives de l’UNESCO.