(VOVWORLD) - Le Vietnam célèbre cette année le 60e anniversaire de la piste Hô Chi Minh. Extraordinaire réseau de routes, de sentiers et de chemins, elle est emblématique de la guerre menée contre les Américains. Utilisée par l’Armée populaire vietnamienne et les combattants du Front national pour ravitailler en nourriture et en matériel les forces de résistance du Sud, elle relie, sur 17.000 km, les provinces de Nghê An (Centre) et de Binh Phuoc (Sud), en passant par le Laos et le Cambodge.
La piste Hô Chi Minh - Photo d'archives
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En janvier 1959, le Président Hô Chi Minh décide d’ouvrir cette voie stratégique. Également nommée «piste de Truong Son» parce que creusée en partie à même la cordillère Truong Son, elle est un incroyable dédale de voies de différentes tailles qui traverse le Vietnam du Nord au Sud en passant par le Sud laotien et le Nord-Est cambodgien.
L’ouverture de cette piste a été confiée, le 19 mai 1959, au corps de troupe 559, une unité composée de 500 hommes. Le général Nguyên Ba Tong était commandant adjoint de ce régiment. Il se souvient:
«La piste Hô Chi Minh a été construite et maintenue par quelque 200.000 combattants vietnamiens. Ils ont donné leur chair et leur sang pour la protéger et assurer la circulation des troupes et des armes vers les fronts du Sud».
Constituée de cinq axes verticaux et de 21 axes horizontaux, la piste était segmentée en deux parties. La première débutait dans la vallée de la Rivière Ca, du district de Nghê An - Hà Tinh jusqu’au col de Hai Vân à Dà Nang. La deuxième partie débouchait sur le delta du Mékong, la destination finale. Doàn Van Ky, un responsable de la province de Dak Nông, où passe la piste Hô Chi Minh, précise:
«Cette piste légendaire est un témoignage magistral du courage extraordinaire dont les Vietnamiens ont fait preuve. Deux millions de combattants ont emprunté cette route qui a joué un rôle capital dans la résistance antiaméricaine et la réunification en 1975».
La piste Hô Chi Minh vu de haut - Photo d'archives |
Entre 1959 et 1975, la piste a permis de ravitailler un millier de tonnes d’armes et de nourritures. Après la signature des accords de Paris en 1973, le Vietnam a transformé cette voie en une route nationale. Aujourd’hui, elle est doublée par l’autoroute Hô Chi Minh, située entièrement sur le territoire vietnamien. Le général Nguyên Ba Tong explique:
«En plus de sa valeur défensive et historique, la piste Hô Chi Minh permet de faciliter le transport local et contribue au développement économique».
Pendant la guerre, la piste a été massivement bombardée et arrosée de défoliants, un herbicide puissant plus connu sous le nom d’agent orange. Cette substance toxique, développée par la compagnie Monsanto, est à l’origine de la destruction d’une grande partie de la forêt, et est responsable encore aujourd’hui de nombreux problèmes de malformations et de décès de nouveau-nés vietnamiens. La piste a été démolie de nombreuses fois et ce n’est que grâce à des centaines de milliers de volontaires, parmi lesquels 150.000 femmes, que le flux des convois des forces révolutionnaires vers le Sud ne s’est jamais interrompu.