(VOVWORLD) - Vo Hoài Phong est propriétaire d'un garage automobile à Hô Chi Minh-Ville. Confronté à la pollution des décharges, il a investi environ 800.000 dollars entre 2016 et 2019 dans la recherche d'un modèle de petite usine compacte spécialisée dans le recyclage des déchets.
 Vo Hoai Phong (droite). Photo: VOV |
Fort de son expérience en génie mécanique, Vo Hoài Phong a conçu un incinérateur de déchets anaérobies capable de produire du gaz de synthèse et de l'électricité pour les besoins domestiques. Il fabrique également des moteurs pour trier et nettoyer les déchets, transformant ainsi ces derniers en engrais organiques ou en matériaux de construction, notamment à partir de plastiques synthétiques. Tous ces processus sont conçus de manière circulaire, y compris la réutilisation des eaux usées, garantissant ainsi des bénéfices environnementaux significatifs. Avec ses collaborateurs, Vo Hoài Phong a créé la société par actions Nam Long Xanh pour concrétiser son rêve: recycler les déchets en produits marchands tout en protégeant l'environnement.
«Il m’a fallu trois ans de recherche, dont quelques mois d’échec, pour réussir ce modèle. Les autorités locales ont trouvé ce projet prometteur et m’ont autorisé à installer une usine. Je compte étendre davantage ce modèle. Je produis actuellement des engrais organiques pour les agriculteurs et envisage de fournir de l’essence et de l’huile sur le marché. Je réfléchirai ensuite à la suite», précise-t-il.
L'année dernière, Vo Hoài Phong a eu la chance de découvrir la décharge du hameau de Hoa Phu, dans la commune de Long Binh, province de Hâu Giang, où se trouvent des milliers de tonnes d'ordures.
«On m’a autorisé à installer une usine ici et à tester ma technologie tout en surveillant l’évolution des travaux pour vérifier s’il y a une pollution de l’environnement», se souvient-il.
 Photo: VOV |
Depuis près d'un an, Vo Hoài Phong vit avec sa femme, Luong Thi Thu Thao, dans un camp aménagé directement sur la décharge. Elle se rappelle les premiers jours difficiles.
«Pour réaliser notre projet en faveur de la communauté, nous avons dû traverser de nombreuses épreuves. Nous dormions dans un hamac et, lorsque notre dos nous faisait trop mal, nous dormions dans la voiture. Nous mangions à côté de la décharge. Je suis toujours aux côtés de mon mari et de ses collègues pour l’installation de cette usine de traitement des déchets», note-t-elle.
Lorsque les autorités ont autorisé l’installation de l’usine, Phong et ses collègues ont investi plus de 1,2 million de dollars pour acheter les machines et l’équipement nécessaires. Ils ont également créé un produit biologique efficace pour traiter les odeurs dans cette zone de plus de 3.000 mètres carrés. Dô Hoàng Dung, chef adjoint du hameau de Hoa Phu, commune de Long Binh, apprécie grandement ce modèle.
«Avant l’arrivée de M. Phong, cette décharge était très polluée et compliquait la vie des habitants. Depuis qu’il a mis en place l’usine, il n’y a plus de mouches. Nous sommes très heureux. Il fabrique aussi des produits biologiques et m’a donné un spray très efficace pour les cultures. Il a invité d’autres agriculteurs à utiliser ces produits. Ce modèle est vraiment remarquable», dit-il avec enthousiasme.
Actuellement, l’usine de Vo Hoài Phong traite plus de 20 tonnes d'ordures par jour, produisant environ 6 tonnes d’engrais organiques et 200 litres d’essence et d’huile. Phong et ses collègues continuent de travailler avec détermination, cherchant à transformer les déchets en ressources précieuses et à améliorer la qualité de l’environnement local.