(VOVWORLD) - L’Université d’Architecture de Hanoi a lancé mardi 2 octobre 2018 une nouvelle filière francophone qui permet aux étudiants d’obtenir des diplômes français de Licence-Master-Doctorat, reconnus internationalement, délivrés par les Écoles Nationales Supérieures d’Architecture (ENSA) de Normandie, Bordeaux et Toulouse. À cette occasion, Nguyên Thai Huyên, la vice-directrice de l’Institut de Formation et de Coopération de l’Université d’Architecture de Hanoi, a bien voulu nous apporter plus de précisions sur ces cursus et sur la coopération universitaire avec ces établissements français.
Nguyên Thai Huyên. Photo: Duc Quy/VOV
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Depuis 17 ans, nous avons une formation de niveau post-Master qui s’appelle DPEA «Projet urbain, Patrimoine et Développement durable». C’est grâce à ce DPEA que depuis 10 ans, nous arrivons à monter un Master «Architecture-Paysage» en coopération avec quatre ENSA: Normandie, Bordeaux, Toulouse et de Paris-Belleville. Et depuis trois ans, nous arrivons à monter une formation doctorale en co-tutelle intitulée «Architecture, Ville, Territoire et Paysage» avec ce même consortium. Depuis l’année dernière, cette filière francophone est soutenue par le ministère français de la Culture sur l’ensemble de ses formations. L’idée, c’est d’aller vers la mise en place d’un système LMD (License-Master-Doctorat) délocalisé au sein de l’Université d’Architecture de Hanoi. Donc pour la rentrée de cette année, c’est-à-dire septembre 2018, nous avons la première promotion de cette licence «Diplôme d’études en architecture» (DEEA) délocalisée..
Cérémonie de signature de convention de coopération entre l’Université d’Architecture de Hanoi et l’ENSA de Normandie. Photo : hau.edu.vn
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VOV5: Quel est l’avantage le plus marquant de ces formations francophones en général?
Le premier avantage, c’est que la France est très réputée par le domaine de l’architecture et de l’aménagement. Ceux qui ont suivi nos formations francophones ont pu bénéficier des formations les plus avancées en architecture, en aménagement, surtout des paysages. En plus, la filière «Architecture-Paysage» nous a aidé à ouvrir une nouvelle discipline. L’Université d’Architecture de Hanoi est la première université du pays à avoir créé la discipline «Architecture, option Paysage». Le premier diplôme d’«Architecture, option Paysage» a d’ailleurs été délivré par l’Université d’Architecture de Hanoi, au Vietnam. Ça, c’est un très grand bénéfice , dû à ce partenariat très fort.
Photo: hau.edu.vn
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VOV5: Pourriez-vous nous présenter quelques unes des activités proposées dans le cadre de votre cursus DPEA?
Nous avons monté cette filière francophone avec l’ENSA de Toulouse et c’est un diplôme co-signé par nos deux établissements et reconnu par les deux gouvernements au niveau post-Master. Cette formation a pu bénéficier du soutien de l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF), de l’Ambassade de France au Vietnam et maintenant du ministère français de la Culture. Dans le cadre de cette formation et de la formation «Architecture, Paysage», nous avons organisé des ateliers intensifs mais très réalistes. C’est l’occasion d’amener les enseignants et les étudiants à travailler de manière professionnelle sur un projet urbain dans un contexte réel, c’est-à-dire dans une ville loin de Hanoï. Pendant une semaine, ils ont dû travailler de manière très intensive à la fois avec les autorités locales pour comprendre leurs demandes et leurs exigences, mais aussi avec les entreprises pour comprendre aussi leurs intérêts. En tant que futurs architectes urbanistes ou paysagistes, les étudiants de notre filière tentent de travailler sur des projets portant sur différentes thématiques: ville, paysage contemporain, protection du patrimoine, développement touristique...
VOV5: Combien d’étudiants français et vietnamiens pourront profiter de cette formation délocalisée chaque année?
L’un des très grands avantages que notre filière, c’est les échanges de mobilité, pas seulement au niveau des enseignants mais surtout au niveau des étudiants. Cette année, au niveau du M1, nous recevons une quinzaine d’étudiants français venant de trois ENSA de France (Normandie, Bordeaux, Toulouse), et nous y envoyons à l’inverse une dizaine d’étudiants vietnamiens pendant une année. Pour les étudiants français, le Vietnam est un pays très lointain, mais ils bénéficient d’une formation francophone au sein de l’université. Pour eux, c’est à la fois la découverte, la rencontre, la culture, et surtout le voyage dans un nouveau monde. C’est pareil pour les étudiants vietnamiens. Ils bénéficient d’un contexte européen avec une culture française très riche en terme de patrimoine, de tourisme, de paysage, mais aussi avec des méthodologies très avancées à l’échelle internationale.
Photo: Duc Quy/VOV
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VOV5: L’annexe de l’Institut français de Hanoï, c’est-à-dire l’Espace Hà Dông, vient de s’implanter dans votre établissement. Comment évaluez-vous ses contributions?
En fait, la présence de l’Espace Hà Dông a créé une très grande visibilité de la Francophonie au sein de l’université. Elle facilite la poursuite des cours de français pas seulement pour nos étudiants mais aussi des étudiants d’autres établissements. Et par rapport à notre filière francophone, ça crée énormément de facilités pour renforcer le niveau de français des étudiants, en plus des cours en français dans leurs classes. En outre, les activités de l’Espace Hà Dông fascinent beaucoup les étudiants de notre université. Nous avons effectué ensemble pas mal d’activités: des concours, des expositions, un club cinéma.