(VOVWORLD) - L’agriculture
vietnamienne est en plein développement. Mais ce développement n’aura été rendu
possible que par une étroite connexion entre agriculteurs, entrepreneurs,
scientifiques et décideurs politiques. Dans ce domaine, les exemples ne
manquent pas.
Les litchis de Luc Ngan
|
En 2018, certains
agriculteurs ont dû lancer de véritables appels au secours, faute de trouver
des débouchés pour leurs produits. Pas les cultivateurs de litchis de Luc Ngan,
qui est un district rattaché à la province de Bac Giang (Nord). Sur place, le
bilan de la saison est en effet des plus satisfaisants : 215.000 tonnes de
litchis vendus, pour près de 5.800 milliards de dôngs. Mais il faut savoir que
sur ces 5.800 milliards, seuls 3.500 sont le produit de la vente des litchis.
Les 2.300 restants représentent le bénéfice de toutes sortes de dérivés, dont
la production a été rendue possible… par une étroite connexion entre
cultivateurs, entrepreneurs, scientifiques et décideurs politiques :
exactement ce que nous écrivions en introduction. Il faut savoir qu’à l’heure
actuelle, les litchis de Luc Ngan sont dûment labellisés et qu’ils se vendent
aussi bien au Vietnam qu’à l’étranger.
Autre destination, autre
exemple. Il y a dix ans encore, le village de Miêng Thuong (commune de Hoa Son,
district d’Ung Hoa, Hanoi) n’était qu’un conglomérat de baraquements, tous plus
branlants les uns que les autres. Plus aujourd’hui. Le commerce du porc a en
effet tenu lieu de miracle économique aux villageois, même si en fait de
miracle, c’est là encore une étroite connexion entre éleveurs et distributeurs
au sens large du terme, connexion largement encouragée par les autorités de
Hanoi, qui aura permis ce décollage.
Cela étant, il ne
faudrait pas voir dans cette connexion « la » solution miracle. Le
développement de l’agriculture reste avant tout une affaire d’agriculteur,
comme nous le rappelle Nguyên Minh Truong, qui est membre de l’Association des
agriculteurs du Vietnam.
« Nous autres
agriculteurs, aurions besoin de suivre les évolutions du marché. Mais nous
aurions également besoin de savoir ce qui marche et ce qui ne marche pas en
termes de nouveaux modèles de production, de façon à pouvoir les
expérimenter. », nous dit-il.
Pour ce qui est de
connecter les agriculteurs aux distributeurs, le vice-Premier ministre Vuong
Dinh Huê a confirmé que le gouvernement avait pris de nombreuses mesures allant
dans ce sens, la coopérative agricole restant a priori le modèle idoine, celui
qui est mis en avant. Mais le vice-Premier ministre a également insisté sur la
nécessité d’élargir le marché en prenant en compte les potentialités de chaque
région.
« Ce n’est pas
seulement le marché domestique, avec ses 90 millions de personnes, qui est
ciblé, mais bien le marché mondial, qui compte 7 milliards de personnes. Pour
ce faire, il faut restructurer la production en prenant appui sur les potentialités
de chaque région et sur la demande. », nous explique-t-il.
Mais pour en revenir à la
connexion entre agriculteurs, entrepreneurs, scientifiques et décideurs
politiques, qui est le sujet qui nous intéresse aujourd’hui, Vuong Dinh Huê,
encore lui, a maintes fois fait observer que c’était une tendance qui allait tout
à fait dans le sens de la nouvelle ruralité.