(VOVWORLD) - «Entre tradition et modernité»… Voilà bien une formule qui sent le poncif à plein nez… Il n’empêche. Au Vietnam, elle a encore de beaux jours devant elle, cette formule… Un exemple? Eh bien prenons Van Lâm, qui est un district de la province de Hung Yên, où technologies de pointe et artisanat traditionnel font bon, très bon ménage…
La dinanderie à Lông Thuong (photo: VOV)
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Lông Thuong est l’un de ces villages dits «de métier» qui font la fierté du district de Van Lâm. Sa spécialité artisanale? La dinanderie, c’est-à-dire la fabrication d’objets en cuivre.
Les près de 200 ateliers qu’abrite le village tournent à plein régime. Chaque année, ce sont plus de 31.000 produits qui en sortent, ce qui se traduit par une recette évaluée à près de 100 milliards de dôngs, soit environ 4,42 millions d’euros. Mais les dinandiers, eux, ne se préoccupent pas tant de ces chiffres que de la qualité des objets qu’ils façonnent. C’est en tout cas ce qui ressort des propos de Duong Van Viên, l’un d’entre eux.
«Notre seule vraie exigence, c’est de produire des objets de qualité, qui soient de l’artisanat avec un A majuscule, c’est-à-dire au sens le plus noble du terme», nous dit-il.
Il est temps, ici, d’en finir avec une idée largement répandue qui voudrait qu’artisanat et technologies modernes soient deux entités à tout jamais incompatibles… Eh bien si! N’en déplaise aux traditionalistes, les technologies peuvent parfaitement être mises au service de l’artisanat: elles en décuplent le rendement et donc la compétitivité. Les autorités de Lông Thuong, elles, en sont bien conscientes, et font tout ce qu’elles peuvent pour encourager les artisans à moderniser leurs modes de production.
Mais pour Nguyên Xuân Vu, qui est le président du comité populaire du district de Van Lâm, l’essentiel est que la dinanderie artisanale se porte bien…
«C’est non seulement une source de revenus appréciable, mais aussi un facteur de mieux-être. Si notre commune est une commune néo-rurale, je pense sincèrement qu’elle le doit en grande partie à ses dinandiers», nous explique-t-il.
Autre village, autre activité artisanale. À Tân Quang, on ne fabrique pas d’objets en cuivre, on cultive et produit des plantes médicinales… 8.000 tonnes chaque année. Il faut dire qu’une fois sur place, il suffit de se pencher pour cueillir l’une de ces plantes aux vertus thérapeutiques qui sont tellement prisées de nos jours. Pour quelqu’un comme Nguyên Thê Viên, qui est le président de l’association des professionnels de la médecine traditionnelle du district de Van Lâm, il y a bien évidemment de quoi se réjouir…
«Des plantes médicinales, on en trouve à foison, ici. Je pense en particulier aux chrysanthèmes d’Inde, dont l’exploitation à des fins thérapeutiques a été une vraie réussite», nous confie-t-il.
Pour l’instant, le district de Van Lâm consacre près de 130 hectares à la culture des plantes médicinales. Mais les autorités ont de grandes ambitions pour développer la filière et aller - pourquoi pas - à la conquête des marchés étrangers. C’est du reste ce que font déjà un certain nombre de producteurs locaux, comme Dô Thi Muoi, la directrice adjointe d’une entreprise locale.
«Depuis 2020, nous achetons de l’huile médicinale à des producteurs locaux pour approvisionner le marché japonais», nous raconte-t-elle.
Voilà… Que celles et ceux qui pensaient que l’artisanat traditionnel n’était qu’une activité archaïsante, à dimension familiale, se le tiennent pour dit!