(VOVWORLD) - Cap sur la province de Hà Giang, à 300
kilomètres au nord de Hanoï, et plus précisément sur Chi, un hameau rattaché à
la commune de Xuân Giang, qui s’est lancé dans le tourisme communautaire, une
formule qui permet aux minorités ethniques locales de préserver leurs
traditions culturelles.
Chi, un hameau rattaché à
la commune de Xuân Giang, qui s’est lancé dans le tourisme communautaire - Photo VOV |
Le hameau de Chi se cache au milieu des
forêts et des rizières verdoyantes. Pour des touristes en mal de nature
sauvage, c’est une situation idéale. Et pour peu que ces mêmes touristes aient
envie de découvrir des traditions culturelles originales, ils seront
comblés...
Nous avons quant à nous rendez-vous
chez un certain Hoàng Van Nghi. Pour arriver jusque chez lui, nous devons
traverser le hameau : l’occasion, pour nous, d’admirer toutes les maisons
sur pilotis qui bordent la route. Une fois sur place, nous tombons en pleine
effervescence domestique : Hoàng Van Nghi s’apprête à recevoir un groupe
de touristes français. Pour l’instant, toute la famille est aux fourneaux. Pour
qui connaît le hameau, la scène n’a rien de vraiment surprenant. Les touristes
sont ici accueillis à bras ouverts. Ils peuvent compter sur l’hospitalité d’au
moins de 10 familles qui ont décidé de se lancer dans le tourisme communautaire
et de proposer des séjours chez l’habitant.
« C’est en 2015 qu’on s’est lancé », nous raconte Hoàng Van Nghi. « Alors au début, on manquait totalement d’expérience. On a dû
apprendre sur le tas, en allant voir d’autres familles qui pratiquaient déjà le
tourisme communautaire. On propose essentiellement des services d’hébergement,
de restauration et de déplacement. Ce que les gens aiment ici ? Le côté
sauvage de la nature, et l’air pur, surtout. Pour certains, ça n’existe nulle
part ailleurs. »
Le hameau de Chi est desservi par la
provinciale 183. Il abrite 4 ethnies : les Tày, qui représentent 96% de la
population locale à eux seuls, suivis des Kinh, des Nùng et des Dao. Tous
autant qu’ils sont s’attachent à préserver un mode de vie authentique, et c’est
justement ce qui plaît aux touristes. ‘
« On organise toujours un petit spectacle de
bienvenue pour les touristes », nous précise Hoàng
Van Nghi. « Ça nous permet de leur faire
découvrir le Then, qui est le chant traditionnel des Tày. Mais on leur montre
aussi les maisons sur pilotis, les décorations qui sont à l’intérieur, et je
dois dire qu’en général, ça leur plaît beaucoup. »
Pour les spectacles en question, le hameau
dispose d’un véritable groupe de musique folklorique, constitué de chanteurs,
mais aussi de citharistes, la cithare Tinh étant l’une des instruments
emblématiques de la localité. Mais s’ils en ont pour leurs oreilles, les
touristes en ont aussi pour les yeux, avec toute une panoplie d’activités
artisanales à découvrir, à commencer par la vannerie et le tissage.
L’ouïe et la vue sont donc largement
sollicités, mais le goût aussi. Il faut dire que dans ce domaine, les Tày ont bien
des choses à proposer et qu’ils ne s’en privent pas, pour le plus grand bonheur
de leurs hôtes qui peuvent ainsi déguster du riz gluant cuit dans des tubes en
bambou, des algues de ruisseaux, de jeunes pousses de bambou, du buffle et du
porc fumé, le tout en sirotant de l’alcool de maïs…
La commune de Xuân Giang, à laquelle
est donc rattaché le hameau, travaille étroitement avec le service provincial
de la culture, des sports et du tourisme pour organiser des ateliers de
formation à l’intention de celles et ceux qui souhaitent se lancer dans le
tourisme communautaire. Mais elle collabore également avec le centre culturel,
sportif et touristique du district de Quang Binh, de façon à s’assurer d’être
connectée à des circuits touristiques relativement importants, circuits axés
sur divers aspects de la culture Tày.
« Nous accordons des assistances en matière d’hygiène
environnementale. Mais surtout, nous encourageons les gens à se lancer dans le
tourisme communautaire. La province de
Hà Giang aussi, encourage le tourisme communautaire. Chaque famille hôte reçoit
une enveloppe de 60 millions de dôngs et des assistances financières annuelles
pour maintenir les activités de la troupe artistique », nous explique Hoàng Van Thach, un responsable de la
commune de Xuân Giang.
Grâce à
ces aides des autorités locales et à l’enthousiasme des habitants, le
tourisme communautaire est en plein essor dans le hameau de Chi, et
manifestement, chacun y trouve son compte, visiteurs comme autochtones. Il
suffit, pour s’en convaincre, de savoir que le hameau a déjà accueilli une
centaine de groupes de touristes vietnamiens ou étrangers cette année. Autant
dire que l’avenir de Chi est assuré.