Une maison détruite par le typhon Molave à Quang Ngai. Photo: baotainguyenmoitruong.vn

Il en a par exemple laissé à Binh Thuân, une commune de la province de Quang Ngai, qui présente un véritable paysage d’apocalypse, où de très nombreuses habitations ont été détruites, à l’exception de quelques-unes qui semblent avoir miraculeusement résisté aux coups de boutoir du vent et de la pluie. 

Il n’y a pourtant pas de miracle: les habitations en question, dont la construction a été en grande partie financée par le Fonds vert pour le climat et le Programme des Nations unies pour le développement, ont été conçues spécifiquement pour résister à de tels cataclysmes.  

Il aura suffi de quelques heures à peine au typhon Molave pour faire de la province de Quang Ngai un véritable champ de ruines.

Du haut de ses quatre-vingts ans passés, jamais Huynh Thi Phuong n’avait connu de typhon aussi violent, à Binh Thuân. Nguyên Bong, lui, a dû demander asile à son neveu: le vent a arraché la toiture de tôle et détruit les murs de sa maison... 

Phạm Thị En a en revanche eu plus de chance: sa maison est toujours debout. Sauf que la chance n’y est pas pour grand-chose: la maison en question a été conçue pour résister aux impacts du changement climatique...  

«Moi aussi, j’ai perdu une maison à cause d’un typhon, l’année dernière», nous raconte Phạm Thị En. «C’est pour ça que j’ai pu obtenir qu’on m’en construise une autre, plus solide. Et effectivement, ça a tenu bon! Du coup, ma maison a aussi servi d’abri pour mes voisins.»

Chaque maison résistante aux impacts du changement climatique comporte une mezzanine, qui peut faire office de refuge.  Photo: baotainguyenmoitruong.vn

«Ça a tenu bon»… Ces fameuses maisons ont ceci de particulier qu’elles comportent une mezzanine, qui peut faire office de refuge. Ainsi, celles et ceux qui les habitent sont protégés des crues et des inondations. Pour Vu Thai Truong, qui est un cadre du Programme des Nations unies pour le développement, cette particularité est absolument essentielle.  

«La solidité reste bien sûr le critère numéro un: solidité des fondations, de la structure, de la mezzanine...», nous dit-il. «La mezzanine, elle, doit être à au moins 1,5 mètre du sol, et nantie d’un escalier d’accès bâti avec des matériaux solides. Pour ce qui est de la porte d’entrée et des fenêtres, elles doivent avoir des bâcles et des loquets, et être étanches. Quant au toit, il peut être en tuiles ou en tôle: ce qui compte, c’est qu’il soit fortifié avec des moises.»  

Ce sont surtout des personnes en difficulté, des femmes célibataires démunies et des personnes en état de handicap qui ont pu bénéficier de ces véritables forteresses, bâties pour résister aux assauts des tempêtes les plus violentes. Grâce à l’emploi de travailleurs locaux et à l’application de techniques de construction traditionnelles, leur construction n’aura pas été trop onéreuse. Quant à leur bien fondé… Le passage du typhon s’est chargé de le démontrer, comme le relève très justement Ngô Van Vuong, le président du Comité populaire de la commune de Binh Thuân.  

«En général, en cas de tempête et de crues, il faut évacuer la population. C’est du reste ce qu’on a fait avec le typhon Molave... Mais c’est vrai que quand on voit comment ces maisons ont résisté, on se dit qu’il faudrait en bâtir davantage, pour que les gens puissent être abrités sans avoir à être déplacés. Cela étant, il n’y  eu aucun mort, ici, et c’est déjà bien!...», nous-dit-il.      

Une maison résistante aux impacts du changement climatique. Photo: baotainguyenmoitruong.vn

«On se dit qu’il faudrait en bâtir davantage»… Effectivement… D’autant que des typhons dévastateurs, tels que celui que la province de Quang Ngai a connu le 28 octobre dernier, il pourrait bien y en avoir quelques autres… Ainsi va le changement climatique…