(VOVWORLD) - Il faut toujours croire aux miracles, dit-on…
Celles et ceux qui croyaient que la salinisation des terres et la sécheresse finiraient par décourager les riziculteurs du delta du Mékong en seront pour leur frais. La récolte qui vient d’avoir lieu est excellente, qu’on se le dise! C’est du grand, du très grand cru…
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Pour cette première récolte de l’année, les riziculteurs du delta avaient décidé de prendre les devants. Bien leur en a pris car le prix du riz est en train de grimper sur le marché international, ce qui est une véritable aubaine pour eux...
Qu’ont-ils donc fait? Une chose toute simple: avancer la date du repiquage à octobre 2020… Résultat: un rendement de sept tonnes par hectare. Quand on sait qu’environ 1,5 million d’hectares de rizières ont été ensemencés dans le delta, on comprend vite qu’on a à faire à quelque chose d’exceptionnel, de faramineux…
Mais attention, si la quantité est bel et bien là, ce n’est pas au détriment de la qualité. Beaucoup de nouvelles variétés ont été testées, qui ont pour vertus principales de réduire les coûts de production et d’augmenter le rendement. C’est en fait une véritable stratégie qui a été mise en place, comme nous l’explique Lê Thanh Tùng, du ministère de l’Agriculture et du Développement rural.
«L’accent a été mis sur la restructuration agricole et sur le développement de variétés résistantes à la salinisation», précise-t-il. «Les zones difficiles à irriguer ont été laissées en jachère et au final, on a une production qui repart à la hausse»
Toujours au ministère, le département de l’hydrologie a été sollicité pour aider les localités du delta à faire face à la salinisation des terres et à la sécheresse. Son chef adjoint, Luong Van Anh, nous a confirmé que de très nombreux ouvrages hydrauliques avaient ainsi été construits pour permettre une meilleure régulation de l’eau.
Toutes ces mesures auront eu pour effet de permettre une récolte exceptionnelle, et par conséquent d’accroître les bénéfices des producteurs, dont certains accusent un plus 50%, appréciable… et apprécié comme il se doit.
À Cân Tho, en particulier, où près de 77.000 hectares ont été ensemencés, et où le rendement a avoisiné les7,6 tonnes par hectare, les riziculteurs sont à la fête, tout comme Nguyên Ngoc Hoè, qui est le vice-président du comité populaire de la ville.
«Cette année, on a battu un record!», se félicite-t-il. «Comme le riz se vend bien, certains producteurs ont vu leurs bénéfices augmenter de près de 50%»
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La récolte n’est pas encore finie, puisqu’il reste environ un tiers de la superficie totale à traiter, mais d’ores et déjà, on peut parier sur un grand millésime, pour reprendre le langage des viticulteurs.
Alors quid de la deuxième récolte de l’année? On l’espère bien évidemment tout aussi bonne, sinon meilleure… Ce que l’on peut dire, à ce stade, c’est que le riz parfumé, particulièrement côté sur le marché, devrait tenir le haut du pavé, mais aussi qu’environ 1,6 million d’hectares devraient être ensemencés dans le delta et 88.000 hectares dans le sud-est… Pour le reste, on ne change pas une méthode qui a fait ses preuves. C’est en tout cas ce qui ressort des propos de Lê Quôc Doanh, vice-ministre de l’Agriculture et du Développement rural.
«C’est une bonne année, pour le delta. Il y a moins de superficie, mais un rendement bien meilleur: c’est ce qu’on pouvait espérer de mieux, surtout en cette période où il est question de relance économique», se réjouit-il.
Tant qu’il y a du riz, il y a de l’espoir, écrivions-nous récemment… Comme quoi…