(VOVWORLD) - Quelque 20.000 «soldats étrangers et/ou mercenaires» sont toujours en Libye en dépit de l'accord de cessez-le-feu signé en octobre, a déploré mercredi l'émissaire de l'ONU par intérim, pointant une «violation choquante de la souveraineté libyenne».
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«Il y a aujourd'hui 10 bases militaires dans votre pays (...), totalement ou partiellement occupées par des forces étrangères», a déploré l'Américaine Stephanie Williams, représentante spéciale de l'ONU par intérim, à l'adresse des participants au Forum politique libyen, qui vise sous l'égide des Nations unies à sortir la Libye d'une grave crise politique qui perdure. Cette nouvelle session du Forum politique libyen, qui se déroule en format virtuel, intervient après une première session mi-novembre à Tunis qui a permis de trouver un accord sur des élections nationales le 24 décembre 2021, mais pas sur les noms des futurs dirigeants de la transition. La question divise profondément la classe politique libyenne.
La Libye est plongée dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Deux autorités s'y disputent le pouvoir, sur fond d'implications étrangères : le Gouvernement d'union nationale (GNA) à Tripoli, reconnu par l'ONU et soutenu militairement par la Turquie, et un pouvoir incarné par Khalifa Haftar, homme fort de l'Est, appuyé par les Emirats arabes unis, la Russie et l'Egypte. Après l'échec de l'offensive lancée par le maréchal Haftar en avril 2019 pour s'emparer de Tripoli, les deux camps ont conclu un cessez-le-feu permanent en octobre, qui prévoit le départ des mercenaires étrangers et le démantèlement des milices dans un délai de 90 jours.