Le rapport révèle que les milliardaires du monde entier ont des taux d'imposition effectifs allant de 0 à 0,5% de leur patrimoine en raison de l'utilisation fréquente de sociétés-écrans pour échapper à l'impôt sur le revenu. L'Observatoire propose donc la mise en place d'un impôt minimum mondial sur le patrimoine de quelque 3.000 milliardaires, avec un taux fixé de 2%. Ce mécanisme rappelle le principe de l'impôt minimum de 15% sur les bénéfices des entreprises, qui se déploie progressivement à l'échelle mondiale après un accord international sous l'égide de l'OCDE en 2021. Une fois en vigueur, cet impôt pourrait générer 250 milliards de dollars de recettes annuelles, ce qui pourrait contribuer de manière significative à atténuer la pression financière mondiale.

Selon Vitor Gaspar, le directeur du département des affaires budgétaires du Fonds monétaire international (FMI), la situation de la dette publique mondiale va s’aggraver sans changements fiscaux majeurs. 

"Les pays du monde entier sont confrontés à de nombreuses pressions en matière de dépenses. Avec des lignes rouges politiques, la mise en œuvre d’une fiscalité limitée à une échelle insuffisante a directement conduit à des déficits budgétaires plus graves, entraînant une augmentation encore plus importante de la dette publique. Les pays doivent donc agir face à cette situation", a-t-il souligné.

La taxation des milliardaires a également été prévue par l'administration du président américain Joe Biden au cours du prochain exercice fiscal, avec un taux d'imposition minimum de 25 % sur le revenu des 0,01 % des super-riches américains. Cependant, cette initiative est actuellement suspendue en raison des débats sur le budget fédéral aux États-Unis.