(VOVWORLD) - Force est d’admettre que nous n’en n’avons sans doute pas fini avec la Covid-19, et que la pandémie est bien partie pour durer. Il va donc falloir apprendre à cohabiter, à faire avec…
Pour l’instant, le gouvernement mise sur une campagne de vaccination à grande échelle, campagne qui devrait en principe aboutir à une immunité collective. Mais dans l’immédiat, les localités et les entreprises doivent se préparer à une longue cohabitation.
Lê Minh Hoan, ministre de l’Agriculture et du Développement rural. Photo: baoquocte.vn |
Place à la flexibilité …
Le «zéro Covid» est désormais à considérer comme une utopie sanitaire… Les pays qui jusque-là avaient misé sur l’éradication pure et simple du virus ont dû se résoudre à changer de stratégie et à «vivre avec», l’idée étant que la Covid devienne une maladie saisonnière parmi d’autres. Reste que pour parvenir à cette forme de stabilité, les vaccins restent pour l’instant l’outil numéro un.
Au Vietnam, la stratégie de lutte contre l’épidémie est sans cesse réajustée, en fonction de l’évolution de la situation, localité par localité. Dans les régions où l’épidémie est sous contrôle, les mesures de prévention, de détection précoce, de traçage, d'isolement et de traitement restent d’actualité. Quant aux restrictions, elles sont progressivement levées, de façon à permettre un retour à la normale.
… et au pragmatisme
Il faudrait être bien naïf pour croire que toutes les entreprises pourront se redresser et revenir au statu quo ante, comme si rien ne s’était passé. Dans l’immédiat, il va falloir soutenir les secteurs phares sur lesquels repose notre économie, à commencer par le secteur agricole. Mais pour Lê Minh Hoan, notre ministre de l’Agriculture et du Développement rural, beaucoup de choses doivent être remises à plat.
«L’une des premières choses à faire est de créer une base de données pour mieux gérer la distribution des produits agricoles. Cette base de données va nous permettre de savoir quel produit est récolté, quand et où il est récolté. A partir de là, il sera beaucoup plus facile d’organiser les transports de façon rationnelle», nous explique-t-il.
Le ministère de l’Agriculture et du Développement rural a également pris des mesures pour faciliter les exportations de produits agricoles, notamment vers les pays avec lesquels le Vietnam a conclu des accords de libre-échange. Mais là aussi, une réorganisation s’impose. C’est en tout cas ce qui ressort des propos de Dô Thang Hai, vice-ministre de l’Industrie et du Commerce.
Dô Thang Hai, vice-ministre de l’Industrie et du Commerce. Photo: danviet.vn |
«Pour ce qui est des exportations de produits agricoles, nous avons soumis au Premier ministre un certain nombre de propositions. Il me paraît clair que les localités doivent aider les entreprises à rétablir leur production et les tenir informées des opportunités qui s’offrent à elles en termes d’exportation», nous indique-t-il.
Les économistes, eux, plaident pour des réductions fiscales en faveur des entreprises impactées par la crise sanitaire. Quant à Lê Quôc Doanh, vice-ministre de l’Agriculture et du Développement rural, il appelle les entreprises domestiques à s’adapter au mieux à la situation.
«C’est dans ces moments-là qu’on voit qui est créatif et qui ne l’est pas. Les opportunités, en tout cas, sont toujours là, d’autant que la pandémie est sous contrôle dans certains de nos grands importateurs. Je pense en particulier aux États-Unis ou à l’Union européenne... Il y a une vraie demande, là-bas. A nos entreprises de savoir y répondre», nous dit-il.
Dans un rapport publié le 22 septembre, la Banque asiatique de développement se déclare optimiste quant aux perspectives de croissance du Vietnam à moyen et à long terme. Elle table sur une croissance de 3,8% pour notre pays en 2021, estimant que l’épidémie devrait être maîtrisée d’ici à la fin de l’année et que le seuil de 70% de vaccinés devrait être franchi au deuxième trimestre 2022…