(VOVWORLD) - À quelques jours de la présidentielle américaine, la démocrate Kamala Harris et le républicain Donald Trump se livrent à un sprint final dans les États-clés, les fameux «swing states». La Pennylvanie, le Winsconsin et le Nevada font partie de ces États qui peuvent faire basculer le vote. Mais pour l’heure, impossible d’établir un pronostic fiable, tant les deux candidats sont au coude-à-coude…
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Des controverses abondantes…
Le sprint final de cette élection aura été marqué par des controverses. Du côté de Donald Trump, les propos jugés racistes visant les électeurs portoricains et latinos tenus par certains orateurs lors du meeting de campagne tenu le 27 octobre à New York inquiètent profondément les républicains. Certains craignent que cet incident puisse profiter aux démocrates, permettant à Kamala Harris de retrouver l’élan extraordinaire qu’elle avait au début de sa campagne, lorsqu’elle s’est retrouvée propulsée au devant de la scène, en remplacement du président Joe Biden. Mais de son côté, le camp démocrate peine à gérer la crise médiatique provoquée par des «lapsus» de Joe Biden, qui aurait utilisé des mots offensifs à l’encontre des électeurs trumpistes. Ces controverses rendent le climat post-électoral plus tendu que jamais, d’autant plus que les deux candidats ne manquent aucune occasion pour multiplier les critiques personnelles réciproques.
Ceci étant, à en croire Darrel West, spécialiste des questions gouvernementales à l’institut Brookings de Washington, le duel tenu depuis près de cinq mois montre déjà quels sont les avantages de chaque partie.
«L’un des points forts du Parti républicain, c’est sa politique migratoire. Les Américains se préoccupent beaucoup de leurs frontières. Ils pensent qu’il y a beaucoup trop de personnes sans papier qui traversent la frontière, qui s’accaparent des ressources et des emplois et qui profitent de la sécurité sociale américaine. Ils n’aiment pas ça et ça donne un grand plus à Donald Trump. Du côté démocrate, ils sont forts sur des sujets comme le droit à l’avortement et les droits génésiques en général. La majorité des Américains soutiennent Kamala Harris sur ces questions», fait-il remarquer.
En ce qui concerne l’économie, qui reste la plus grande préoccupation des Américains, les sondages d’opinion montrent que les électeurs apprécient davantage Donald Trump pour sa capacité de gouvernance, alors que les engagements de Kamala Harris sont qualifiés de vagues. Toutefois, les spécialistes estiment que fondamentalement, les politiques économiques des deux candidats présentent de nombreuses similitudes, comme nous l’explique Mark Weinstock, professeur d’économie à l’université Pace de New York.
«Sur plusieurs aspects, leurs politiques économiques sont plus semblables qu’on ne le croyait. Les dépenses envisagées pour l’armée et le budget de défense sont identiques. Les deux candidats sont protectionnistes et favorables à l’augmentation des droits de douane, la seule différence résidant dans le niveau d’augmentation», note-t-il.
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… pour une élection très serrée
Tous les sondages d’opinion laissent présager une élection très serrée, au niveau national comme dans les «swing states», avec une différence de 1 à 2 points de pourcentage entre les deux candidats, en faveur de l’un ou de l’autre en fonction de la nature et de la méthode des sondages. Cependant, une chose est sûre: l’anxiété augmente dans l’opinion publique. D’après une enquête publiée le 30 octobre par l’agence de presse AP et le Centre de recherche sur l’opinion publique nationale relevant de l’université de Chicago, sur plus de 1.200 adultes américains interrogés, seuls 30% se déclarent excités par la course à la Maison Blanche de Kamala Harris et Donald Trump.
En revanche, beaucoup s’inquiètent de l’issue de l’élection. 80% des démocrates et 65% des républicains interrogés ont exprimé de l’inquiétude, soit une hausse de 5% dans les deux camps par rapport à l’élection de 2020. Cette anxiété concerne notamment les éventuelles controverses relatives aux résultats électoraux, ainsi que la division pendant et après le scrutin.