(VOVWORLD) - Les explorations géologiques chinoises effectuées autour de Vanguard Bank, un récif corallien situé dans la zone économique exclusive du Vietnam, contreviennent aux dispositions de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer de 1982 (UNCLOS). Le Vietnam proteste contre ces agissements et est déterminé à défendre sa souveraineté par des mesures pacifiques.
La porte parole des Affaires étrangères du Vietnam Lê Thi Thu Hang
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Escorté par des bateaux de garde-côtes chinois, Haiyang 8, un navire de prospection géologique chinois, est de nouveau entré illégalement dans les eaux autour de l’archipel Spratleys le 13 août dernier. Cette région relève de la zone économique exclusive du Vietnam conformément à l’UNCLOS de 1982 dont le Vietnam et la Chine sont tous deux signataires. Les autorités vietnamiennes ont envoyé à Pékin une note diplomatique pour exiger de Pékin qu’il retire immédiatement ses bateaux.
La position pacifique de Hanoï
Le navire de prospection géologique chinois Haiyang Dizhi 8. Photo : Gulf Times
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Le Vietnam défend fermement sa souveraineté territoriale et maritime en usant de mesures pacifiques. Cette politique menée par le Parti communiste et l’État vietnamien est conforme au droit international, a expliqué Hoàng Viêt, enseignant à l’Université de droit à Hô Chi Minh-ville.
L’ancien chef de la commission des frontières du gouvernement Trân Công Truc
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La position pacifique du Vietnam est preuve que le pays est un membre responsable de la communauté internationale et de l’UNCLOS, a affirmé l’ancien chef de la commission des frontières du gouvernement Trân Công Truc.
« Le Vietnam a fermement protesté contre la violation flagrante de sa souveraineté. En même temps, il a affiché sa volonté de régler le conflit par le dialogue plutôt que de recourir à la force. »
Les dispositifs diplomatiques vietnamiens
En effet, les articles 2 et 33 de la Charte de l’ONU excluent toute menace ou recours à la force et prônent la résolution des différends internationaux par les moyens pacifiques. Membre responsable de l’ONU, et bientôt au Conseil de sécurité de cette plus grande tribune internationale, le Vietnam s’emploie à user de tous les canaux diplomatiques pour protester contre les opérations illégales en mer Orientale. Le docteur Hoàng Viêt a précisé :
« Le ministère vietnamien des Affaires étrangères a adressé à Pékin trois notes diplomatiques pour s’insurger contre ses agissements en mer Orientale. Il a aussi invité la Chine à revenir à la table de négociation. Si ces pourparlers ont lieu, le Vietnam entend solliciter plusieurs autres pays à y participer. »
Pour rappel, le navire Haiyang 8 a mené en date du 3 juillet une mission de prospection autour des îles Spratleys du Vietnam alors même que la Chine ne dispose d’aucune souveraineté sur cette zone. Ils ont de nouveau prospecté le 13 août autour du récif Vanguard Bank situé dans la zone économique exclusive du Vietnam. Les forces maritimes vietnamiennes avaient donc été déployées pour protéger leur propre flotte d’exploitation. Les autorités avaient alors exigé de mettre un terme à ces missions ce que Pékin a ignoré et ignore toujours. Pour régler ce contentieux, Hanoï pourrait poursuivre la Chine devant l’ONU, a suggéré le professeur associé Nguyên Ba Diên, responsable de la faculté de Droit international, de l’Université nationale de Hanoï.
« Il est nécessaire d’appeler l’intervention de la communauté internationale, les Nations Unies étant l’une des tribunes les plus prestigieuses. Si les invitations à la négociation restaient sans effet, le Vietnam pourrait poursuivre la Chine devant la Cour internationale. Le Vietnam disposant de preuves juridiques et historiques plus fiables que celles des Philippines, n’aurait pas de mal à prospérer dans ses demandes compte tenu ce que Manille avait remporté le procès contre la Chine à la Cour de La Haye. »
Pour l’heure, il suffit que la Chine retire son navire Haiyang 8 et son escorte des eaux vietnamiennes pour atténuer les tensions. A défaut, Hanoï entend user de dispositifs juridiques plus fermes pour régler ce conflit.